A L'OMBRE DE TAHA HUSSEIN

UN CITOYEN QUI S'INTERESSE A LA MARCHE DU SIECLE

jeudi 30 juin 2011

LE MAROC, C’EST AUSSI UN LIVRE OUVERT SUR LE MONDE …

Je ne mentirai pas en affirmant que je me sens lassé, et quelque peu perturbé…par le tintamarre des débats — sont-ce encore des débats ou un concours de prestations revendicatives? — sur cette « satanée » Constitution qui commence à nous « assommer royalement » par le délire « nocif » de ses détracteurs, comme de ses supporters d'ailleurs!
Au fil du temps, la pertinence et la sérénité (du dialogue) ont cédé le pas à la stérilité et à la provocation, pour nous donner un spectacle affligeant d’incivilité ou de redondance…
Je suis comme « anesthésié » par le déluge des discussions interminables et contradictoires,  où finalement TOUT EST DIT, ET SON CONTRAIRE !
Et maintenant que nous avons  tout vu, lu et entendu, nous avons  besoin d’une petite «pause» paisible, propice à la réflexion et à la « digestion » avant le fatidique Vendredi 1erJuillet 2011…
Cédant à une impulsion que je n’ai pas réussi à réprimer, j’ai voulu vous distraire, et pour ce faire je n’ n’ai pas trouvé mieux  que de vous  associer à l’un de mes "savoureux" plaisirs qui est la lecture... En vous livrant quelques extraits de titres qui meublent mon temps libre en ce moment, et qui me procurent  à chaque page lue, une immense reconnaissance pour tous ces intellectuels qui observent le monde où nous vivons avec une rare rigueur dans le regard, et nous décrivent ses turpitudes sans l’once d’une  avanie  dans les sentences  lucides qu’ils nous livrent...
Peut-on dire la même chose de nos « débatteurs » improvisés d’aujourd’hui ?

Les extraits en question concernent quatre livres — que je lis simultanément  et par intermittence, sans perdre une once de mon plaisir — qui traitent de sujets d’une actualité « mordante »… Vous allez vous en rendre compte par vous-mêmes.
En voici les titres et les auteurs (pour la majorité des Marocains, qui font honneur à leur  pays, par leur érudition et leur intégrité intellectuelle).


1)    A la lumière d’un siècle (écrits journalistiques 1992-2006) de Aïssa BENCHEKROUN (Ex-Ambassadeur, décédé en 2006), Éditions Porte d’Anfa, pages 90-92
(J’ai déjà eu l’occasion de parler de ce livre et surtout de son auteur, Diplomate chevronné et talentueux (décédé depuis peu), dans un post antérieur).

[…]
Ce 21ème siècle n’a qu’un an et déjà…
Juillet 2006
        Ce vingt et unième siècle n’a qu’un an1 quand un « tsunami rugissant du ciel » frappe New York de sa terrible capacité destructrice, avec le dessein de se perpétuer sur  une très longue période et de se répercuter par des conséquences politiques et socio-économiques sur le monde, autant que par des dévastations, meurtrières dans quelques régions particulières. Le nouveau siècle ressemble déjà à un vieux et mythique siècle des temps anciens, plein d’étranges et sanglantes légendes gravées dans sa juvénile mémoire. Pourtant, certains observateurs se demandaient, avant sa naissance, suite à l’euphorie de la fin « victorieuse » de la guerre froide, si « le prochain siècle n’était pas américain ».
        Ce terrible attentat suicide, perpétré par un petit groupe de kamikazes arabes, laisse des milliers de victimes innocentes, pleine de promesses pour elles-mêmes, pour leurs familles et pour leurs pays respectifs et symboles de modernité (une modernité décriée comme le produit d’une mentalité haïssable parce que dérivant d’une certaine propension au chauvinisme et à l’impérialisme). Par l’énormité de l’attaque contre le poumon du commerce mondial et le centre des services des plus hautes technologies du monde, cette matinée du 11 septembre 2001 restera inscrite en lettres de sang dans toutes les mémoires. Quand la malédiction, à l’instar de celle du Pharaon, s’installe quelque part, ne dit-on pas qu’elle n’arrêtera pas de produire ses effets dévastateurs et que les années qui suivront, porteront la marque indélébile de son sceau ?
        Ce siècle se distingue des précédents par un syndrome particulier, celui du terrorisme. Il lui colle à la peau, pour avoir inventé le plus vague des « casus belli », pour avoir initié la plus injuste des guerres, la guerre contre les idées, pour avoir déclenché des réactions émotionnelles en chaîne et pour avoir suscité des rancœurs autant chez les amis que chez les ennemis. Son coup de tonnerre du 11/9 constitue un tournant irréversible vers des horizons impossibles à éviter. Le mot du président Bush sur « la nouvelle croisade », par la suite qualifié de « lapsus »2, traduit la pensée profonde de l’administration américaine. L’effort de guerre ne va pas tarder à se concentrer sur les arabo-musulmans d’Amérique, puis en Afghanistan et en Irak, maintenant en Palestine et au Liban par Israël interposé et dans un avenir très proche, en Syrie et en Iran ! On assiste ainsi à des offensives de plus en plus meurtrières, contre toute une panoplie de fantômes réunis sous le vocable vague de « terrorisme international », pour cacher des cibles réelles et camoufler les véritables raisons.
 […]
       Le nouveau siècle voit le jour sur une puissance unipolaire, victorieuse d’une guerre froide, fière de ses succès et rongée par le démon de l’impérialisme. En charge de conflits datant du siècle dernier et héritière d’une mentalité et d’une série de comportements dont certains lui ont été imposés, elle en assume la continuité et la responsabilité !
[…]

1  La formule de Victor Hugo dans sa biographie « Ce siècle avait deux ans ! Déjà Napoléon perçait déjà sous Bonaparte » peut suggérer une comparaison pour ce 21ème siècle qui n’a qu’un an que déjà un général fan de la guerre anti-terroriste perce sous l’habit solennel d’un président civil élu.
2  Tout de suite après l’attentat sur le Trade Center, le Président américain avait déclaré qu’il s’agissait là d’une nouvelle Croisade, ce que ses conseillers ont vite tenté de corriger en parlant de « lapsus ».
N’est-ce pas une sensation forte que de lire (sur 2 pages à peine) une analyse aussi pointilleuse, aussi concise et aussi pertinente sur les conséquences dramatiques d’un attentat qui a défrayé la chronique, et continue aujourd’hui encore  à produire les mêmes nuisances dans les relations entre les antagonistes de toujours : l’Occident et l’Orient Arabe? (bâties sur des malentendus  tenaces et qui durent encore !).
Et ce n’est qu’une infime parcelle (d’un livre de 401pages) d’une longue série d’événements qui ont marqué la fin d’un 20ème siècle (triomphant d’un communisme « dépravé ») et un 3ème millénaire (entamé dans la souffrance et le sang !).



2)    L’Empire des sultans. Anthropologie politique au Maroc, Essai de Ali BENHADDOU, Riveneuve Éditions 2010, pages 170-171

[…]
   Gauchistes et islamistes réclament la démocratie. Mais la démocratie n’a, on le sait, ni ancrage historique, ni force suffisante, ni aucune chance de réussir, parce qu’inspirée des événements extérieurs et débarrassé de toute conviction personnelle.
   Tout effort est désormais reporté sur le pouvoir sacré du roi, pour lequel les contestataires sont des agitateurs coupables de sacrilège 1, Leur révolte contre la monarchie apparaît donc comme une hérésie ou, pour reprendre l’expression de Marcuse, le « crime suprême assimilable au meurtre du Père ». La faute ne peut être expiée que par la mise en place du dispositif de répression pour restaurer l’image paternelle du monarque. Du coup, toute cette économie affective qui l’entoure s’étend par projection sur ceux qui parlent en son nom. Une nouvelle classe, amalgamant technocrates, capitalistes, militaires, conservateurs actifs, supplante les partis, les élus, les idéologues et leurs organisations. Dans ces conditions, évidemment, le vieux makhzen revient avec sa propension au dirigisme centralisateur et autoritaire.
   Comment était-il perçu au temps de sa gloire ?
   « Le makhzen ne constituait qu’une coalition d’intérêts et ne représentait ni une pensée constructive ni une volonté positive. Tout son idéal consistait à se maintenir pour le plus grand profit des individus qui le composaient ; Enfin, il souffrait de l’égoïsme de ses membres et de leur instabilité. A l’intérieur de la « collectivité bénéficiaire » ou la seule faveur du Sultan pouvait permettre les plus étonnantes fortunes ou précipiter dans les pires disgrâces, chacun devait âprement pousser et défendre sa chance. Les rivalités de personnes et de clans, sous des abords de parfaite politesse, étaient constantes et sans pitié. L’incertitude du lendemain rendait plus ardentes les ambitions, plus passionnées les insatisfactions du moment 1. »
   Et maintenant ? La division et le clientélisme sont sa force vitale. L’instabilité politique est sa devise. Les ministres changent constamment de mains, et des hommes isolés, sans grande audience, accèdent au pouvoir. Personne ne doit rester trop longtemps en place, de façon à entraver toute organisation à des fins politiques. De nouveaux hommes sortent du néant, d’autres y retombent, sauvés ou perdus. Ceux qui exercent le pouvoir, n’ont pour ainsi dire aucune idée sur ceux qui les succéderont. Contraints au succès éphémère, ils pensent d’abord  à améliorer leur propre situation, ainsi que celle de leurs proches qu’ils doivent promptement enrichir avant de disparaître à leur tour.
   Du fait de cette vulnérabilité, érigée en système, les classes sociales, les partis politiques, les syndicats ouvriers, les organisations patronales sont disloqués, dépendants, amorphes, cupides, corrompus. Où est leur enthousiasme, l’euphorie de leur début ? Leurs exigences sont trop neutralisées, leurs appétits trop domptés. Quiconque lève la tête se voit infliger des sanctions allant de la disgrâce à la dépossession ; ce qui incite les plus impétueux au maximum de prudence à l’égard de la politique.

1 Cf. infra chapitre X.
1 Henri Terrasse, Histoire du Maroc, Casablanca, Atlantides, 1949,  p.361
Ce « flash » saisissant (par sa tonalité et son analyse percutante) d’une période toute récente du Maroc (les années soixante-dix après l’accès au Pouvoir de Hassan II), nous surprend « drôlement » en ce sens que nous avions l’impression qu’une ère nouvelle s’était  instaurée (dans notre Pays) depuis l’avènement de Mohammed VI ! Et voilà que (selon le texte) certaines « réalités tenaces » viennent contrarier notre « bonne conscience » à leur sujet ! Quelle désillusion ! Et surtout quelle frustration ! Dire qu’un certain « changement » était palpable !... (Diable ! Comme nos jugements diffèrent en fonction de notre position à l'égard du pouvoir !)
Là aussi, ce n’est  qu’un aspect  très partiel de la brillante et exhaustive analyse anthropologique et politique de l’Histoire du Maroc (de 1830, année du débarquement de la France en Algérie, à nos jours) que nous livre M.BENHADDOU, et que je découvre avec enchantement.
Appréciez avec moi la chute remarquable — par son acuité avec l’instant politique que nous vivons en ce moment — de son livre (page 299) : « Le jour où, par exemple, les  élites apprendront à se soumettre à d’autres lois que les leurs, à découvrir une liberté capable de déterminer les limites du supportable, à négocier, coopérer, redistribuer, partager, le Maroc sera alors sur la voie d’une réelle démocratisation. »
Qui dit mieux !


3)    De l’islamisme Une réfutation personnelle du totalitarisme religieux, de Fouad LAROUI ? Éditions Robert Laffont 2006, pages 104-106


[…]
   Abderraziq commence, selon l’usage des auteurs arabes, par analyser le mot même de califat (khilafa) : d’un point de vue linguistique, il ne signifie rien d’autre que « venir après quelqu’un ». Même sur ce point relativement mineur, notre qadi s’appuie sur un verset du Coran (XLIII, 60) pour établir l’acception du mot, ce qui illustre sa volonté d’être irréprochable en ce qui concerne les sources. Après avoir cité plusieurs auteurs dont il ne partage manifestement pas les avis, il leur fait ce reproche : « Du fait qu’ils attribuent à la charge califale une puissance si grande, une dignité si élevée et des pouvoirs si étendus, ces auteurs auraient dû indiquer l’origine de cette puissance et de ces pouvoirs : d’où le calife les tient-il et qui les lui a accordés ? En fait, ils ont négligé cette recherche ». Et Abderraziq de le faire pour eux. Il en déduit que les musulmans ont développé sur cette question deux théories bien distinctes :
   La première considère que le calife tient son autorité et sa puissance directement de Dieu (Abderraziq notera en fin de chapitre que « cette doctrine est proche des idées de Hobbes »). Il cite ensuite des théologiens et poètes qui ont illustré cette conception, en allant parfois très loin, jusqu’aux frontières du sacrilège : « Cette opinion s’est tellement répandue que les poètes ont pu pousser l’hyperbole jusqu’à placer les califes au niveau de l’Être suprême, ou peu s’en faut. «  Grave accusation quand on sait qu’il n’y a en Islam qu’un seul péché vraiment mortel, le shirk, c’est-à-dire le fait de placer quelque chose ou quelqu’un sur le même plan que Dieu… Les islamistes d’aujourd’hui ont-ils médité cette remarque d’Abderraziq ?
   La Deuxième théorie considère que le calife tient son pouvoir de la communauté des croyants, la oumma, qui le désigne et lui accorde ses prérogatives. Le califat est donc un simple contrat et la communauté reste le véritable dépositaire du pouvoir. Abderraziq note que « cette doctrine est pratiquement celle que l’on attribue au philosophe Locke ». En termes plus proches de ceux des Lumières, on pourrait dire également que « la souveraineté réside dans le peuple ».
   En fait, il est inutile d’aller plus loin, en ce qui nous concerne. En effet, il nous suffit de poser une question aux islamistes d’aujourd’hui :
   Messieurs, entre Hobbes et Locke, où vous situez-vous ?
   Ou plutôt, posons-la autrement :
   Messieurs, entre Abou Ja’afar Al-Mansour, qui prétendait « incarner la puissance de Dieu sur terre », et Al-Kasani, pour lequel « le calife est un mandataire de la communauté », où vous situez-vous ?
   Dilemme.
   Dans le premier cas, ils se rendent coupables, horresco referens, de shirk et ils se disqualifient entièrement. (Ils sont même passibles de la peine de mort, selon leur propre chari’a…)
   Dans le second cas, pourquoi cette délégation d’autorité politique, qui est parfaitement compatible avec la pensée des Lumières et les conceptions modernes de la démocratie, devrait-elle se transformer comme par magie en une autorité religieuse ? N’est-ce pas contraire au Coran et à la Sunna ? Les deux n’insistent-ils pas sur le rapport direct, sans intermédiaire, entre Dieu et chaque croyant ? Ai-je besoin d’une autorité religieuse sur terre ?
   Bien sûr que non. On ne peut que conclure à la nécessaire séparation du religieux et du politique. C’est ce que Abderraziq fait, après une étude très serrée qu’il est inutile de paraphraser ici. Retenons cependant qu’il affirme que la oumma n’est pas un État et qu’il n’est jamais fait mention du califat en tant qu’institution politique dans le Coran. Le prophète n’a pas été envoyé pour fonder un État et il n’y a jamais eu d’État islamique de son vivant. L’islam n’a rien à voir avec la forme d’État qui est apparue dans le monde islamique au gré des circonstances historiques. Par conséquent, cette forme n’a pas à être de nouveau imposée. Le choix par les croyants d’un type de gouvernement ou d’un autre dépend entièrement d’eux et le califat n’est pas une obligation.

Voilà encore un sujet d’une prégnante actualité. Comment doit s’organiser la séparation des « pouvoirs » religieux et politique, dans un pays qui déclare l’Islam sa religion d’Etat ? Se basera-t-il sur des textes religieux (qu’il faut inventer !) ou appliquera-t-il une vision moderne pour gouverner « civilement » sans référence à la religion ? Le débat semble clos puisque la Constitution a tranché pour la «liberté du culte », ce qui veut dire que la LOI n’a pas de connotation religieuse et peut s’appliquer à tous les Marocains, quelle que soit leur confession.
Fouad LAROUI est un intellectuel que j’apprécie beaucoup, parce qu’il aborde des sujets variés, avec une constance égale dans la pertinence et la clarté de l'analyse, plus un sens aigu de l’observation, mêlé d’un zeste d’humour qui ne laisse pas indifférent.




4)    La Voie Pour l’avenir de l’humanité, d’Edgar Morin, Éditions Fayard, pages 21,22.

   
Les Poly-crises

  La globalisation ne fait pas qu’entretenir sa propre crise. Son dynamisme suscite des crises multiples et variées à l’échelle planétaire.
  La crise de l’économie mondiale apparue en 2008 résulte fondamentalement de l’absence de véritables dispositifs de régulation. Elle ne se résume pas à un accident provoqué par une hypertrophie du crédit, laquelle n’est pas seulement due au souci d’une population appauvrie par l’enchérissement des prix de maintenir son niveau de vie par l’endettement. Cette hypertrophie est également due aux spéculations du capitalisme financier sur le pétrole, les minéraux, les céréales, etc. Écrivant sur André Gorz, Patrick Viveret cite deux auteurs qui parlent de l’intérieur du système : Patrick Artus, directeur de la recherche de Natixis, et Marie-Paule Virard, rédactrice en chef d’Enjeux-Les-Échos de 2003 à 2008. Leur livre, Globalisation : le pire est à venir, a été écrit avant la grande crise de septembre 2008. La page de présentation de l’ouvrage prophétise : « Le pire est à venir de la conjonction de cinq caractéristiques majeures de la globalisation : une machine inégalitaire qui mine les tissus sociaux et attise les tensions protectrices ; un chaudron qui brûle les ressources rares, encourage les politiques d’accaparement et accélère le réchauffement de la planète ; une machine à inonder le monde de liquidités et à encourager l’irresponsabilité bancaire ; un casino où s’expriment tous les excès du capitalisme financier ; une centrifugeuse qui peut faire exploser l’Europe 1 » Quant à Alan Greenspan, ancien patron de la Banque fédérale américaine, il reconnaît dans son livre Le Temps des turbulences 2, que la finance mondiale est devenue un bateau ivre, déconnecté des réalités productives.
[…]
  La crise des sociétés traditionnelles découle de l’occidentalisation qui tend à les désintégrer.
  La civilisation occidentale, qui produit les crises de la globalisation, est elle-même en crise. Les effets égoïstes de l’individualisme détruisent les anciennes solidarités. Un Mal-être psychique et moral s’installe au cœur du bien-être matériel. Les intoxications consuméristes des classes moyennes se développent tandis que se dégrade la situation des classes démunies et que s’aggravent les inégalités. La crise de la modernité occidentale rend dérisoires les solutions modernisatrices aux crises.
  La crise démographique s’amplifie par la conjonction de la surpopulation des pays pauvres, de la baisse de population de la plupart des pays riches et du développement des flux migratoires engendrés par la misère.

1. P ; Artus et M-P. Virard, Globalisation : le pire est à venir, La Découverte, 2008
2. Alan Greenspan, Le temps des turbulences, Lattès, 2007.


Voici un auteur qui n’a aucunement besoin d’être présenté : l’œuvre pléthorique d’Edgar MORIN parle largement pour lui : un chercheur, penseur et auteur atypique, doublé d’un intellectuel hors norme et propagateur de théories qui captivent l’attention et mobilisent l’opinion partout où il passe, et où ses œuvres sont publiées…
Ce petit extrait pris sur les 21ème et  22ème pages (qui présente d’une manière succincte et lucide le marasme qui frappe le monde — mondialisation oblige — à coups de crises à répétition touchant  tous les secteurs économiques) démontrent les capacités extraordinaires de ce chercheur émérite  et  prospecteur d’idées insatiable qui se nourrit de ses propres thèses pour mieux les servir à ses lecteurs et auditeurs à travers le monde) laissent deviner ce que 307 pages de cette dernière livraison ( de l’auteur) peut receler comme trésor d’informations et  de découvertes sur les ravages de la Mondialisation et les inepties de « la pensée unique » telle que véhiculée par l’Occident.

Voilà : ce sont « les lectures qui me passionnent »  pour le moment (entre autres). Les extraits sont peut-être longs, mais comment transmettre fidèlement « les pensées intimes » d’un auteur sans reproduire les passages qui les expriment le mieux ?
Ne trouvez-vous pas que les quatre extraits provenant d’œuvres qui n’ont rien en commun (sinon le talent remarquable de leur auteur) s’enchaînent parfaitement dans le contexte conjoncturel de notre pays (marqué par des débats religieux contradictoires et des crises économiques à répétition) tout en le positionnant dans un environnement plus global et universel (englué lui-même dans des crises sociétales, issues logiques de marasmes politiques et de frustrations populaires face aux défis ravageurs de la mondialisation...) 
C’est une caractéristique que notre pays se doit de préserver :
 UNE NATION OUVERTE SUR LE MONDE.

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