A L'OMBRE DE TAHA HUSSEIN

UN CITOYEN QUI S'INTERESSE A LA MARCHE DU SIECLE

mardi 13 décembre 2011

BRAVO MARZOUKI !

Monsieur le Président Marzouki : Je vous félicite pour votre nomination et vous souhaite de rester humble et pragmatique dans le traitement (au sommet de l'Etat où vous êtes) des maux arabes que vous connaissez si bien ! Et qui ressemblent à s'y méprendre à ceux de ta Tunisie natale!
C’est une pensée de sympathie que je ressens pour votre personne ainsi que pour votre rôle de militant et de résistant de la première heure (vous, le médecin de formation) contre le régime despotique et totalitaire de Ben Ali.
C’est une consécration tardive que vous recevez, mais elle est bienvenue après vos longues années d’exil... 
Vous voilà donc (comme couronnement de vos luttes et sacrifices) le 1er Président (de l'après révolution du Jasmin) de cette Tunisie qui nous est chère, et qui a eu l’insigne privilège d’inaugurer le « Printemps Arabe » dans nos « contrées endormies» (et qui continue à faire des émules dans le reste du monde !)…
J’espère de tout cœur, par votre Prestige (intact) et par l’Autorité que vous confère votre nouvelle fonction de Chef d’Etat, que vous parviendrez à tempérer les ambitions déclarées (ou secrètes) du parti ENNAHDA, qui veut  introduire dans la société libérale tunisienne, des méthodes de gouvernance et des concepts religieux d’un autre âge !
Parce que je vous connais persévérant et patriote lucide, je reste confiant sur vos chances de réussite dans la « lourde mission » qui est la vôtre, celle de préparer cette Tunisie de l’Avenir auquel vos concitoyens aspirent, avec énergie, détermination et... civisme : une Tunisie "ouverte" et opposée à toutes formes de "pensée unique". 
ALORS RECEVEZ, MONSIEUR LE PRÉSIDENT, TOUS MES VŒUX DE SUCCÈS POUR VOUS ET L’EQUIPE QUI VOUS ACCOMPAGNE DANS VOTRE NOUVELLE MISSION !
Au Maroc, nous avons besoin d’un Marzouki (un leader politique "vierge" et visionnaire) qui allume en nous cette flamme de changement qui sommeille en chacun de nous : non pas tant un changement de régime à proprement parler (plusieurs siècles de monarchie ne peuvent s'effacer comme ça, par un coup de bâton magique!), mais son système de gouvernance.
Je conseille à tous mes amis blogueurs, pour mieux connaître ce grand militant (contre l’intégrisme et le totalitarisme), ce résistant irréductible contre le régime indigne de Ben Ali, et ce connaisseur intime des faiblesses et des maux qui traversent le monde arabe d’un bout à l’autre (et avec quelle profondeur de jugement !) de lire ces 2 œuvres magistrales que vvoici:
     « Arabes, si vous parliez… »
(Collection ISLAMIE/Lieu commun):,1987

 



     « Le mal arabe » (Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite).
Ed. L’Harmarttan, 2004

dimanche 11 décembre 2011

DES QUESTIONS QUI DEMEURENT SANS RÉPONSES, SAUF SI …



Þ    On peut être royaliste par conviction, et déplorer les attitudes  incompréhensibles que notre Monarque affiche avec ostentation : est-ce du mépris à l’égard du monde politique ? Ou de l'indifférence assumée à l’égard des critiques de "certains" citoyens ?
Rester sourd aux réformes "basiques" tant attendues depuis la fin de règne de son défunt père, est, de mon point de vue, impardonnable ! (L'enseignement, la santé publique, la justice... des maux qui taraudent la patience et l'espoir des citoyens).

Þ    On peut être antiroyaliste par idéologie et reconnaître à notre Monarque son « trop plein » d’humanisme (non feint) grâce auquel, à travers tout le Royaume, il a redonné à des contrées (perdues par leur isolement et leur détresse absolue, ou des quartiers périphériques des grandes villes, assimilés à des bidonvilles !) un peu de dignité et d’espoir, grâce aux multiples projets socio-économico-culturels qu’il ne cesse d’inaugurer ou de mettre en chantiers…

Mais cela suffit-il pour mettre le Maroc à l’abri d’un despotisme (même éclairé) ou  à l’abri d’un soulèvement populaire incontrôlable ?

Pourquoi sommes-nous comme anesthésiés, frappés de paralysie, devant tant « d’urgences » qui menacent notre vie quotidienne et la stabilité de notre Royaume !
Le « Printemps Arabe » a pourtant donné le signal d’un déferlement de mécontentement populaire (un peu partout dans le monde) où les citoyens se sont exprimé pour dire qu'ils ne veulent plus continuer à subir l’arrogance des dirigeants qui restent sourds à leurs attentes. 

Et qu’a fait le Pouvoir chez-nous pour échapper à ce déferlement ?
Il a "surfé" sur les qualités indéniables du citoyen marocain, à savoir :

Ø  Son sens de civisme devant les moments de crise,
Ø  Sa loyauté à l’égard de la Monarchie,
Ø  Sa « maturité politique » acquise à son corps défendant, depuis les années de plomb (sous le défunt Hassan II)

Que fut la réponse du Pouvoir à cette « sagesse populaire »?

Ø  Octroyer une Nouvelle Constitution, savamment « truffée » d’artifices cosmétiques pour impressionner un public non averti!
Ø  Organiser dans la précipitation des élections législatives anticipées pour former un Nouveau Gouvernement dont on a voulu, en vue de la Nouvelle Constitution, lui attribuer toutes les vertus !

Qui est dupe de cette mascarade ?

Nous en sommes là aujourd’hui, malgré la nomination d’un Premier Ministre qui ressemble à s’y méprendre à tous ses prédécesseurs (malgré d’évidentes différences idéologiques).

On peut légitimement me taxer de pessimiste grincheux...alors que la partie vient tout juste de commencer!

C’est ici où commence la série de questions (auxquelles je n’ai pas trouvé de réponses adéquates) :
1.    Au fait pourquoi j’ai commencé d’abord par parler de Monarchie (au début), pour finir en parlant de Pouvoir ? Qui est qui? Peut-on  vraiment établir (chez-nous) une différence entre Monarchie et Pouvoir?
2.    Lequel des deux dénote une véritable connotation péjorative : Monarchie ou Pouvoir (remplacé alternativement chez nous par Makhzen) ?
3.    Une Monarchie peut être « éclairée » (appuyée sur sa sagacité et sa loyauté à l'égard des citoyens qui lui ont fait allégeance). Pourquoi toutes les monarchies arabo-musulmanes sont, soit autocrates et méprisantes à l'encontre de leur peuple, soit tout simplement d'insatiables prédateurs-mégalos?
4.    Contrairement aux monarchies du Moyen-Orient, la monarchie marocaine tire sa légitimité d’une longue lignée de prestigieux Monarques dont le père fondateur de la Dynastie Alaouite actuelle est Moulay Ismaël, un Souverain hors du commun, à comparer (toute proportion gardée) à la Reine Victoria d’Angleterre ! Peut-on raisonnablement envisager que notre Monarchie plusieurs fois centenaire, puisse être balayée comme ça, par les caprices du temps ? Malgré les incontestables défauts qu'on lui attribue...parfois à raison?
5.    Et j’en viens à cette question cruciale : pourquoi Grand Dieu, notre Mohammed VI, jeune, cultivé, humain et non-violent (comme aucun monarque régnant au Moyen-Orient), qui plus est, très populaire et aimé par une majorité de jeunes et une large frange de la population (en majorité rurale), pourquoi donc notre Monarque semble frappé d'impuissance quand il s’agit de sévir contre les flagrants dérives du Pouvoir makhzénien qu’il tolère: la déliquescence, la corruption et le délabrement des institutions régaliennes de l’Etat que sont la Santé publique, la Justice et l’Education Nationale ?
6.    Pourquoi après avoir « daigné » écouter les revendications de la rue (ce fameux et courageux  Mouvement  du 20 Février), et après avoir décidé de doter le pays d’une soit-disant Nouvelle Constitution, (digne du Maroc Moderne qu’il ne cesse de « vendre » à l’Etranger) pourquoi donc n’est-il pas allé au bout de sa pensée, en déléguant une bonne partie de ses prérogatives à un véritable « Gouvernement responsable de ses actes » et soumis au verdict des citoyens ?
7.    Lui, le Roi moderne, bien apprécié par ses pairs étrangers (occidentaux ou orientaux), lui qui a fait de l’émancipation de la femme marocaine le point phare de son nouveau règne, lui qui veille scrupuleusement à ce que l’islamisme militant et obscurantiste ne vienne jamais perturber les pratiques religieuses modérées de la majorité des marocains qui aspirent à vivre en toute tolérance (comme à leur habitude) avec les autres cultes, lui ce chef d’Etat éclairé s’il en est, pourquoi choisit-il de s’entourer de « personnages douteux » (quand ils ne sont pas parfaitement méprisables pour les « magouilles » financières et des pratiques de passe droits qu’ils opèrent  sans vergogne et dans une totale impunité, sous sa protection) ?
8.    Pourquoi doit-il s’entourer d’autant de conseillers, vidant ainsi de leur charge effective les véritables commis de l’Etat que sont les ministres ?
9.    Méprise-t-il à ce point le Gouvernement issu des élections, pour devoir créer en parallèle un " Gouvernement de l'ombre" a sa solde ?
10. Si c’est le cas, pourquoi avoir « creusé » le déficit de l’Etat en organisant un référendum (dans ce cas bien inutile!) et des élections anticipées, pour un  Gouvernement de pacotille!?
11. Et si les intentions du Roi étaient bonnes à l’origine (le Maroc avait bien besoin d’une véritable Constitution, libérale dans ses dispositions relatives aux séparations des pouvoirs) telles que tous les marocains l’ont comprises lors de son discours du 9 Mars 2011, pourquoi a-t-il cédé en dernier ressort aux pressions venues des caciques du makhzen, conservateurs et manipulateurs qui l’entourent, ou des leaders politiques bien soucieux de garder leurs infâmes privilèges ?
12. Et si en plus il semble être sincère et respectueux des dispositions de la Nouvelle Constitution, pourquoi donc, alors que le Maroc se trouve en période de transition entre 2 gouvernements (pour ne pas dire 2 régimes) donne-t-il cette impression — qui ne le valorise point — de jouer au Patron absolu pour « gouverner » en lieu et place des ministres dont c'est la charge?
13. Et en corollaire à cette question, pourquoi cette précipitation à nommer 28 ambassadeurs d'un coup! En l’absence de toutes consultations avec un Premier Ministre déjà nommé, en droit de formuler des avis et des propositions selon la Nouvelle Constitution?
14. Si le Chef Suprême de l’Etat, ayant adhéré aux textes de lois qui lui ont été proposés (par le comité de rédaction qu'il a désigné à cet effet) et dont il doit être le premier protecteur et exécuteur exemplaire, ne trouve rien de mieux que d’agir à sa guise (en faisant fi des dispositions votées), que doit penser le Marocain lambda sur le respect inconditionnel de la loi ? Et si l’envie lui vient (au Roi) d’ignorer les textes de cette loi, que doit être le rôle de la Justice : appliquer le principe de 2 poids, 2 mesures ?...

Et c’est ainsi que l’on favorise, graduellement, la dérive du Pouvoir...
N’ayant pas de réponses évidentes à toutes ces questions, qui ne sont pas une simple vue de l’esprit (croyez-moi, ils sont nombreux à penser comme moi), quelles solutions nous reste-t-il ?
Þ    Je suis un royaliste de conviction, et ne changerai pas d’un iota mon attitude à l’égard du régime monarchique qui reste à mes yeux, le seul système en mesure d'assurer à notre pays son unité, sa cohésion et sa stabilité. (La détermination du Peuple qui aspire à la Liberté et à la Dignité peut infléchir l’impétuosité d’un Monarque, quelle que soit son autorité, réelle ou fictive! Regardons les monarchies occidentales qui ont cédé à la volonté de leur peuple!).

Ø Aucune Monarchie au monde n’est sacrée : il n’y a que Dieu qui le soit !

Ø  Pour accompagner les demandes de changements  qui traversent la planète (même en Russie, des soulèvement populaires disent à leurs dirigeants malhonnêtes : ÇA SUFFIT !), et pour ne pas être en reste par rapport à tout ce qui se passe autour de nous, notre Roi peut parfaitement, de par son éducation et son humanité (comparé aux chefs d’Etat Arabes!) décider de changer notoirement sa façon de concevoir le règne monarchique, en écartant d’abord de « sa cour rapprochée » les personnages indésirables (suffisamment « fustigés » par l’opinion publique) et en procédant à un réel partage du pouvoir : les citoyens marocains doivent pouvoir demander des comptes à des Ministres responsables. Ils ne peuvent le faire à leur Monarque sans se sentir coupable de "lèse majesté"... 

Ø  Par conséquent, le Souverain doit tirer la conclusion qui s’impose à lui  avec évidence (l’évolution des Pouvoirs dans le monde l’exige vraiment) : accepter de Jouer pleinement un rôle d’Arbitre, à chaque fois que le Gouvernement (ou une institution de l’Etat) franchit la ligne rouge et risque de porter préjudice aux droits des citoyens, à leur intégrité ou à la sécurité de l'Etat.
.
Þ    Si, à cause de certains conseillers véreux qui l’entourent (ou d’autres forces de pressions qui rechignent à lâcher prise sur des situations de rente) le Roi « persiste et signe », et tient à garder sa Suprématie (ou un droit de regard) sur les pouvoirs législatifs et exécutifs, alors il ne reste plus aux citoyens que nous sommes que de réagir…

Ø  Par des marches silencieuses dans les grandes villes, dans une grande sérénité, avec un civisme irréprochable et une discipline de fer (le tout organisé et encadré par des ONG habituées à ces genres de manifestations), avec hommes, femmes et enfants, pour démontrer le sens pacifique de la démarche : c'est le seul moyen de se faire entendre...IL FAUT QUE LE GOUVERNEMENT GOUVERNE, ET QU'IL RENDE COMPTE AU PEUPLE QUI L'A ÉLU ! SANS INTERFERENCE DU PALAIS !

Mais on en est pas là encore...


Laissons le temps au temps! Et entendons-nous bien : il ne s’agit pas de tout remettre en cause ! Nous n’allons pas refaire le monde ! Il y a eu Référendum, élections et scrutin majoritaire pour des partis appelés à gouverner ensemble : peu importe qu’ils soient islamistes, communistes ou capitalistes ! Ils ont reçu leur légitimité à travers le vote citoyen. Donc laissons-les gouverner et jugeons-les sur leurs actes !

Quant au Roi, il est temps pour lui de réaliser que les temps changent... et par conséquent, il doit "opérer" les modifications de comportements qui "épousent l'air du temps", dans ses attributions de Monarque suprême! Il doit accepter de rester à l'écart...et agir en arbitre, en "modulateur" de régime, quand le Gouvernement trébuche ou manifeste quelque incapacité à gérer les affaires de l'Etat...
  
Donnant ainsi aux citoyens que nous sommes, le sentiment authentique qu'il a bien entendu et compris la "clameur" qui vient du fond du peuple: le changement c'est maintenant!!!

CAR IL FAUT BIEN QUE LES CHOSES CHANGENT CHEZ NOUS AUSSI. ET POSITIVEMENT. ET SURTOUT SANS BAVURES !


vendredi 9 décembre 2011

MA RÉPONSE RÉVOLTÉE A UN BILLET INDIGNÉ DE MAHDI ZAHRAOUI SUR eplume.

Cher Zahraoui,
J’ai eu l’occasion de te lire et étais à chaque fois impressionné, vu ton âge, par la perspicacité de tes analyses, la maturité et la concision de tes opinions sur des sujets qui n’étaient pas souvent anodins, loin s’en faut. Et puis je suis tombé hier matin sur ton post : « M6 La Constitution c’est Moi » (sur eplume) et fus ravi par la "rage" non feinte qui perce tout le long de tes remontrances sur les "écarts" impardonnables du pouvoir: ce qui détonne par rapport aux discours convenus de certains...
Et cela m’a donné à réfléchir …Pourquoi en est–on arrivé là ?
Tes écrits ont toujours donné à penser que tu es un citoyen réfléchi et juste dans ta position d'observateur qui se veut impartial, malgré un ton utilisé souvent acerbe mêlé d'émotion sincère pour ton pays, dont tu voudrais qu'il soit "à la hauteur" des sentiments que tu lui portes... 
Et te voilà fidèle à toi-même, assénant des sentences contre un régime qui te "répugne" par ses incohérences et ses manquements aux règles les plus élémentaires de démocratie et de justice sociale ! Au point qu'il apparaît plus comme un spectacle de mauvais goût et pour tout dire un jeu de marionnettes qui n'amuse plus personne...
Mais là n’est pas le sujet qui nous préoccupe (que tu as abordé du reste avec suffisamment de discernement) et qui a pourtant soulevé tant de polémique stérile et quelques fois injurieuse, indigne d’un débat qui aurait pu être celui d’une classe politique tendue vers des réformes fondamentales... qui tardent à venir.

Une classe politique qui louvoie lamentablement à engager le Pays vers l'Etat de Droit et de Dignité humaine qui restent des valeurs basiques pour toute Démocratie qui se respecte, même balbutiante...Une classe politique (malgré les clivages idéologiques qui s'expriment en son sein) sclérosée par "la main mise du makhzen", soumise et sans ambition ni volonté d'en découdre avec les agissements sournois de ce "makhzen" tentaculaire...
Et c’est là où une évidence est apparue à mes yeux, qui justifierait tout le brouhaha qui continue d’occuper les lieux de débats partout au Maroc…
Depuis la nomination de M. BENKIRANE au poste de Chef de Gouvernement, et alors que le Pays est encore sous le choc des "événements de rue" et de ce qu'ils ont provoqué comme changements, le Maroc est entré dans une séquence de "fébrilité monarchique", induite par l'absence d'un Gouvernement constitué qui tarde à voir le jour... 
En effet, le Gouvernement sortant n’a pas démissionné encore, que le Roi reprend son pèlerinage à travers le Maroc, avec des inaugurations de projets  sociaux  en continu, engageant des budgets astronomiques  sans consultation avec les Départements concernés (je suppose), ignorant "royalement" les lois fondamentales régissant le budget de l’Etat (lequel  n’est même pas encore voté au Parlement pour l’exercice 2012, ni entériné par une loi de finance en bonne et due forme), et cerise sur le gâteau, sans que le Nouveau Chef de Gouvernement ait pu être consulté pour déterminer leur priorité dans l'agenda d'un Gouvernement en cours de formation !...

C'est franchement du délire!!!

D’ailleurs pourquoi le Roi ne prend-il pas Benkirane avec lui pour l'accompagner dans la mise en place des infrastructures qu'il déploie frénétiquement à travers le pays, donnant ainsi la preuve que ses intentions sont bonnes et sincères a l'égard d'un exécutif qui "agit" en attendant la formation de son gouvernement ? Offrant par la même occasion aux citoyens l'image d'un consensus entre la Monarchie et l'exécutif ! Ne sommes-nous pas entrés dans une nouvelle ère démocratique voulue par Sa Majesté?...Avec le plébiscite obtenu autour de la Nouvelle Constitution? 

VOILA OU NOUS EN SOMMES ! UNE GOUVERNANCE PLOMBÉE PAR UNE MONARCHIE OMNIPOTENTE !
On peut me rétorquer que le Roi est habilité à user (et même abuser) des multiples fonds souverains dont il dispose à sa guise ( les fonds Mohammed V, Hassan II et Mohammed VI) mais la mission première d’un Monarque démocratique n’est- elle pas de consulter l'Appareil Exécutif avant d’agir? Initiateur de la Nouvelle Constitution, n'est-il pas astreint à en respecter le Premier les dispositions fondamentales?

Voyons ce qui se passe autour de nous : (et ne soyons pas obnubilé par « le Printemps Arabe » dont on veut qu'il soit le paravent aux problèmes qui agitent le monde).

Ø  La crise économique  gangrène les budgets des États Européens les plus proches de nous, parmi  les plus solides et crédibles dans la gestion de leur deniers publics.
Ø  Les deux États fondateurs de l’U.E sont en négociations sans relâche depuis plus de deux semaines pour trouver une voie de sortie à cette très longue crise économique (qui n'a pas son pareil depuis 1929), et rien ne permet  d’entrevoir encore l'ombre d’une embellie, même éphémère, dans leur situation respective...
  Le Gouvernement (du PP espagnol) le plus hostile (et rageusement vindicatif et opposé à toute entente avec le Maroc) est déjà en place, en train d’aiguiser « ses couteaux » pour nous mener la vie dure, et il dispose pour cela de moyens non négligeables (une presse en général anti-marocain et une opinion publique stigmatisant " l'étranger"...)
Ø  Le monde entier est à hue et à dia pour contenir les vagues de populations « d’Indignés » qui ne sont pas des générations spontanées de « trouble-fêtes »,  mais de citoyens respectables que les nouvelles conditions de vie « ont contraint de sortir dans la rue »…même dans cette Europe que les pays du Sud envient tant!
Ø  La situation économique de notre  pays qui frise « la cessation de payement »,et qui tient son salut grâce aux flots d’aides (à fonds perdus pour certains) et de crédits lourds en Dollars sonnants et trébuchants (qu’il faudrait bien un jour rembourser) et qui laisse en marge de la société des pans entiers de démunis (qui ont l’inestimable vertu de se résigner "sagement" face à un climat de tension explosive) et , telles « les vaches dans les prairies qui regardent passer le train »,  s’interrogent (avec leurs gros yeux !), où vont nos ressources pléthoriques en recettes : de fiscalité, de tourisme, d’export (agriculture, phosphate, textile, artisanat etc..) péniblement  obtenues et HONTEUSEMENT vilipendées par « nos honorables ministres » et les hauts fonctionnaires qui nous gouvernent…
Ø  Un gouvernement que son Nouveau Chef prétend vouloir diriger avec 25 départements ministériels! Rien que ça! (Sans compter les sous-secrétaires d’Etat!). Au mépris total des problèmes économiques graves qui gangrènent le budget de l'Etat? 
Et cette 2ème chambre (de charlatans et de "marchands de quatre saisons" dont l’expérience passée a montré l'entière vacuité en matière de travail productif) qui ne peut qu'accroître les déficits du budget déjà obéré par les dépenses abusives de l’Etat! Qu'apporte-t-elle vraiment comme contribution significative à la résolution de nos problèmes?

Et donc au lieu de se préoccuper efficacement et avec l'énergie nécessaire qui convient à la situation de crise universelle qui menace la stabilité de la planète :
 
Ö Le  Premier Ministre (en quarantaine comme déjà dit) tergiverse !
Ö Les ministres (guignols) pressentis magouillent pour obtenir les meilleurs portefeuilles !
Ö Le Makhzen profite du vide pour s’accoquiner avec les nouveaux venus !    
Ö Tandis que notre Monarque n'a rien trouvé de mieux que de prendre les devants et occuper l’espace médiatique: en appelant à ses côtés de nouveaux conseillers (parmi lesquels certains revenants impopulaires), en nommant une ribambelle d’Ambassadeurs à travers le monde, le tout en semblant "pointer du doigt (l’image est à peine exagérée) le Chef du Gouvernement (encore novice) pour lui dire: Le Patron c’est  MOI ! Ne l'oublie pas ! Moi Amir Al Mouminine, j’ai répondu à vos revendications de rue, je vous ai octroyé une  Constitution coupée sur mesure pour vous et qui correspond à votre niveau intellectuel, j’ai nommé un Nouveau Premier Ministre qui sort de vos rangs, je suis prêt à vous accorder de temps en temps quelques libertés « pour jouer dans la cour des  grands », MAIS LE PATRON C’EST MOI ! ET MOI SEUL !!!  Si vous avez bien compris le message, tant mieux, Nous vous adopterons comme nos sujets fidèles ! Mais si jamais l’envie vous prend de confondre les rôles, ou de vociférer dans les rues, gare à vous : je ne donnerai pas chère de votre avenir !

LA MÉTAPHORE EST A PEINE EXAGÉRÉE

Alors je me pose cette question : Qui nous différencie tellement de nos voisins Tunisiens ou Égyptiens ? Rien en apparence, mais sur le fond beaucoup! 
Comme chez- eux nos concitoyens sont sortis dans la rue pour dire: "Plus jamais ça!" Sauf que chez-nous, le peuple s'est adressé à un Pouvoir monarchique institutionnel, tirant sa légitimité de l'histoire, alors que chez-eux ce sont des Présidents illégitimes, parce que accédés au Pouvoir par des coups d'état ou des élections bidons!

C’est au fait cela le fond du problème chez nous : On a beau vouloir ouvrir des débats objectifs et fructueux sur le régime, on finit toujours par polémiquer, parce que le mot de la fin reste toujours  Le Roi et son rôle réel ou fictif (dans la gestion du pays) avec la confusion des genres qui s’y ajoute par la multitude des conseillers dont on ne sait trop bien à quoi ils servent vraiment ( sauf à manigancer autour du Monarque!)
Car ne nous méprenons pas, le Roi ne décide pas de tout, et tout le mal dont nous souffrons (à quelque niveau que ce soit) ne provient pas de lui seul ! Il porte une part de responsabilité certes, comme Monarque absolu! Mais il y a cette pléthore  de conseillers, dont certains sont indignes de l’honneur qui leur est fait. Et il y a aussi une classe politique usée par tant d'années d'un semblant de pouvoir, sans jamais avoir su marquer son territoire face à l'hégémonie du Palais... 
Et nous  sommes aussi pour quelque chose dans cette situation : nous manquons de cohésion sociale, de solidarité citoyenne, de maturité politique et de ferveur patriotique pour imposer, par une voix unanime, notre volonté de changement aux politiques qui nous gouvernent a vue, sans agenda politique clair ni ambition ! Observons aussi comment le mensonge et la triche sont devenus des sports nationaux…que nous confrontons quotidiennement autour de nous !
Pour dire vrai, le CHANGEMENT doit venir d'abord de nous-mêmes ! En respectant la LOI, dans l'étendu de ses manifestations, en mettant le civisme de bon aloi au devant de nos agissements quotidiens, en prônant la solidarité avec le monde rural comme notre souci majeur, nous transmettons ainsi un MESSAGE CLAIR à nos dirigeants sur notre maturité politique et notre authentique patriotisme. 
Ce faisant, nous sommes en mesure d'exiger en retour de nos gouvernants une véritable politique de RESPONSABILITE et de BIENVEILLANCE au service des citoyens que nous sommes. Avec de véritables réformes à la clef !  



mardi 1 novembre 2011

SIDI BOUZID…PLACE TAHRIR…BENGHAZI…ÉMANCIPATIONS OU SUPERCHERIES ?

Þ  Les résultats officiels annoncés, relatifs aux dernières élections tunisiennes pour la désignation d’une Assemblée constituante, nous donnent ce sentiment, à nous observateurs étrangers de la scène politique tunisienne, d’avoir été « floués » par cette issue inattendue du scrutin : le retour en force du parti islamiste ENNAHDA, après son éviction de la scène politique nationale sous la dictature de Zine El Abidine BEN ALI…

Mais floués pourquoi ?

Parce que nous avons suivi avec nos cœurs la Révolution du "Jasmin" et nous attendions son dénouement avec un immense espoir... 

Seulement voilà, la montagne a accouché d’une souris !

Le plus surprenant (plus encore que ce retour inimaginable d’un parti considéré comme moribond) c’est la participation massive (90% de votants) — et pour la première fois depuis très longtemps — libre et déterminée de la population tunisienne à ce scrutin.

D’où cette exclamation désabusée et spontanée sur nos lèvres : TOUT CA POUR CA ?


Þ  Et puis dans la foulée, voici la Libye qui avance à "visage découvert" : le CNT Libyen — revigoré depuis l’assassinat du dictateur Kadhafi — annonce, dans sa première déclaration officielle à la Nation, avec un ton péremptoire, l’application de la CHARIA comme loi suprême du pays, mesure préliminaire, censée donner une indication — aux insurgés — de l’orientation politique adoptée par la nouvelle équipe dirigeante. 
Comme si "la Charia" c’était une urgence de premier ordre à entreprendre, dans un pays ravagé par la guerre et meurtri par ses conséquences douloureuses…

Un marché de dupes en somme, entre l’Otan (qui a supervisé l'intervention militaire étrangère) et le CNT (un Comité National de Transition) qui trébuche dès sa première sortie!.

D’où cette impression diffuse que l’on s’est tous fait berner (encore!) par ce satané CNT (à l’apparence si sympathique!)

Berné, parce qu’il fallait choisir (dans l’urgence) entre « Le Diable et le Bon Dieu » !

Sauf que la question demeure : où est le Bon Dieu dans tout cela ?

QUELLE DÉSILLUSION !

Aux dernières nouvelles, le Premier Ministre désigné Abdel Rahim Al-Kib, est un réformateur « bon teint », professeur universitaire de surcroît ! Croisons nos doigts et souhaitons lui bonne chance pour rétablir l'ordre et la cohésion nationale !.

Þ  Et (l'Egypte n'est pas en reste) toujours dans la même veine, nous voici devant le flou opaque qui entoure les intentions du Conseil Militaire égyptien qui dirige de mains de fer un pays qui ne sait plus s’il faut rire ou pleurer pour ce qu’il lui arrive… (après son immense courage d'avoir destitué son dictateur de Président, MOUBARAK !).

 Avec les tergiversations, les maladresses et les violences dont font preuve les militaires (dans la gestion des affaires du pays) et dont les moins  pardonnables ont visé récemment les COPTES (minorité religieuse ancestrale dans le pays, de même légitimité que les MUSULMANS), l’on est en droit de s’indigner :

QUELLE LÂCHETÉ de la part des Intellectuels égyptiens (pourtant très nombreux) à avoir « assumé » ces dérapages inqualifiables, par leur SILENCE ET LEUR EFFACEMENT DE LA SCÈNE POLITIQUE (au moment où le pays en a le plus besoin) !

C’EST DONC CELA LE PRINTEMPS ARABE ?!

Et puis en y réfléchissant plus globalement, on se prend à penser : ET SI DEMAIN LE MAROC EST CONFRONTE AUX MÊMES SOUBRESAUTS MENANT AUX MÊMES DÉRIVES ? ?

Comme notre solidarité naturelle et inconditionnelle (avec nos frères de combat pour la démocratie), nous interdit de verser dans des déductions simplistes ou dédaigneuses, nous tentons de comprendre les « attitudes » qui paraissent à première vue " étranges" mais qui, après analyse, semblent aller de source... ou presque…
Ø  Voyons le cas de la Tunisie : d’abord une constatation s’impose qui vaut son pesant d’or : le peuple a voté (en toute liberté) et a choisi (en connaissance de cause), et ce choix est indiscutable et légitime : c’est cela la démocratie !

SAUF QUE… 

·    On se rappelle, à quelques jours des élections, le déchaînement de la foule dans les rues de Tunis, pour protester et hurler sa colère contre la projection du film « Persépolis » de l’Iranienne Marjane SATRAPI (film de dessins animés, produit par la France), où, dans une séquence, Dieu apparaît dans une sorte de « fantôme drapé de blanc » accueillant un enfant au Paradis ! Je suppose que les Musulmans, qu’ils soient traditionalistes ou modernistes, ont tous considéré ce film blasphématoire, tout autant que les précédentes et indignes « Caricatures du Prophète » (d’il y a quelques années). Sauf que les Musulmans ont tort de considérer Dieu comme leur propriété exclusive! Dieu est le même pour les trois Religions Livresques. Mais pris dans la tourmente et le désespoir devant l'incurie du pouvoir, ils oublient de "raisonner" et considèrent ce genre de manifestations artistiques comme « un harcèlement diabolique » contre l’Islam ! Qu’ils ne sont pas prêts dorénavant de tolérer ! Ce qui pourrait expliquer leur soutien massif à ENNAHDA, par lequel ils veulent, contre vents et marées, affirmer la primauté de leur identité religieuse sur leur choix politique... Une façon de dire qu’ils sont Musulmans d’abord avant d’être Démocrates !?

L’on souhaiterait qu’ils eussent choisi d’être citoyens démocrates d’abord avant d’être religieux... Mais c’est là notre souhait de Marocains, la réalité est tout autre, elle est tunisienne!
·    Le plus drôle dans cette situation énigmatique, c’est que ce film tant décrié (sorti en 2007), a déjà été projeté en Tunisie (sans qu’il y ait eu des réactions de rue), et qui plus est, fut couronné par le Prix du Jury à Cannes en 2007, et cerise sur le gâteau, accueilli dans les salles de cinéma iraniennes (le pays des Mollahs !) avec quelques coupures ciblées certes, mais quand-même !...Sans débordements dans les rues, ni violences sur personnes et biens privés ! 

Alors, ces questions qui nous brûlent les lèvres : 

POURQUOI LA TUNISIE ? ET QUI EST L’INSTIGATEUR DE CETTE FLAMBÉE DE VIOLENCE INHABITUELLE DANS UN PAYS RECONNU POUR SON TEMPÉRAMENT PACIFIQUE ? LA VICTOIRE DE ENNAHDA Y EST-ELLE POUR QUELQUE CHOSE ?

·    On peut aussi déplorer l’attitude, voire la lâcheté des « démocrates » tunisiens de tous bords qui ont tant « braillé » sous le régime de BEN-ALI, à l’intérieur du pays ou en exil, et n’ont rien trouvé de mieux, une fois le régime tombé, qu’à « se chamailler » et oublier leurs serments d’antan concernant la réhabilitation de la démocratie dans leur pays, laissant, par leur égoïsme, leur aveuglement et leur ambition démesurée, de vastes boulevards à leurs adversaires, les Islamistes, plus « accommodants, efficaces et pervers »…


Ø  Quant à l'Egypte, son cas est particulier :

Voici un pays où figurent plusieurs « institutions prestigieuses » qui ont marqué son histoire :

ü  D’abord l’Université Al-Azhar, qui fut (et demeure) le berceau de la Culture Arabe au Proche-Orient, mais aussi le foyer de l’Islam fondamentaliste radical, qui considère la Charia comme l’unique expression d’un Islam authentique ! Donc incontournable pour un État Musulman !
ü  Depuis le renversement du Roi Farouk, c’est l’armée qui a pris les rênes du pouvoir, depuis le Mouvement des Officiers Libres conduit par le Colonel Néguib, jusqu’à Moubarak de nos jours !
Et qui assure la continuité du pouvoir pendant cette période transitoire, après la chute de Moubarak? C’est toujours l’Armée !

ü  Le plus vieux parti « politique » arabe est sans conteste « Les Frères Musulmans ». Religieux fondamentalistes, il va sans dire. Ayant pris naissance dans les couches sociales déshéritées (paysans et petits agriculteurs de la campagne) il a connu une influence considérable par la suite, dans les grandes villes, et essuyé ses premières répressions et condamnations sous Gamal Abdel NASSER... Il n’a pas connu de répit sous les successeurs de celui-ci !

ü  Et il suffit de citer El-Ahram pour mesurer l’influence médiatique (souvent bénéfique) qu’a exercée l’Egypte (à travers cette publication) sur l’ensemble du Monde Arabe, au moment des indépendances successives de celui-ci, et même après, de par la qualité et le professionnalisme de ce prestigieux journal qui a acquis une reconnaissance internationale ! Aujourd’hui encore, il demeure une source d’information fiable et incontournable pour qui veut s’instruire sur les dossiers brûlants qui agitent le Proche et le Moyen-Orient (pour ne parler que de politique).
C’est  en appréciant toutes ces « institutions » à leur juste valeur (vues du coté égyptien) que l’on comprend le désarroi des populations face aux atermoiements du Comité Militaire à élaborer la ligne de conduite idoine pour trouver les solutions aux problèmes qu’il affronte quotidiennement…et dans tous les domaines!
Mais d’abord, pourquoi un Comité Militaire ? En chassant Moubarak, les Égyptiens n’ont-ils pas voulu tourner « la page militaire » dans l’exercice du pouvoir dans leur pays ?
A part « Les Frères Musulmans », n’y a-t-il pas d’autres partis égyptiens capables d’assurer la transition avant les prochaines élections législatives ?
Où sont  les grands penseurs, les intellectuels, l’intelligentsia égyptienne, censés montrer la voie du salut, dans un pays qui compte en son sein une population  la plus cultivée du monde arabe, et qui subit dans l'isolement absolu, malgré ses farouches résistances, les inepties d'un pouvoir hagard, qui gouverne à vue, créant par ses dérives répétées une situation chaotique sans précédant!?
Pourquoi la rue continue à manifester et à dénoncer les incompétences du Comité Militaire à gérer les Affaires du pays (au lieu que ce soit une institution civile qualifiée, choisie par le peuple, qui prépare dans la sérénité, les élections libres à venir) ?.
EST- IL RAISONNABLE DE CONTINUER A FAIRE DU NEUF AVEC DU VIEUX ?

Ø  Et pour boucler la boucle, que peut-on dire de la Libye ? A part d’être une tragédie contemporaine à la Shakespeare !

·    Contentons-nous de méditer les dernières images horribles véhiculées à la ronde par toutes les chaînes de TV du monde, sur les derniers soubresauts du régime (agonisant) le plus insolite des temps modernes, et la fin tragique de son Dirigeant le plus controversé du monde arabe !

·    Éclaté (à dessein par le machiavélique dictateur) en plusieurs entités territoriales, coiffées et dirigées par des comités populaires (jamahiria libyenne) sous son commandement direct,(avec des ministres marionnettes à ses ordres) le pays aujourd’hui exsangue, a besoin pour se reconstruire, d’une forte dose de bonne volonté ...

Pour reconstituer l’Etat, organiser les structures d’un pouvoir centralisé fiable et former une relève de fonctionnaires de haut niveau susceptibles de gérer les nouvelles institutions du pays en cours de gestation par le CNT, il faut non seulement du temps et de la patience, mais une assistance technique et une expertise d’une grande ampleur venues de l’extérieur, pour remettre de nouveau le pays debout ! 
Heureusement que les moyens financiers Libyens peuvent largement y faire face (tout en étant généreux avec toutes les sociétés-conseils qui continuent d’affluer à Tripoli depuis l'intervention de L’OTAN, pour obtenir "des marchés juteux", tant que le vide des institutions le permet encore!). Pourvu que les bonnes intentions l'emportent sur la rapacité et le cynisme bien connus des hommes d'affaires étrangers en terre arabe! 

En conclusion,  il me semble que le Printemps Arabe a commencé par répandre l’espoir un peu partout, puis l’impatience et l'incertitude se sont emparées du mouvement et voici que l’automne nous vient chargé de scepticisme !

Qu’avons-nous fait de notre émancipation printanière ?

lundi 24 octobre 2011

RÉFLEXIONS DÉSABUSÉES

Le climat politique que traverse le pays me plonge dans un état de désespoir proche de la déprime, et cela depuis quelques jours déjà...Et rien ne permet de croire que les choses pourraient changer en mieux dans un avenir proche... Il n'y a qu'à regarder les faits pour s'en convaincre: 
·       Une constitution à peine promulguée que reniée par ceux-là mêmes qui ont favorisé son plébiscite (le Palais et ses courtisans sans scrupules!);
·         Un gouvernement sortant indécent, voire illégitime parce qu’il est incapable de présenter un bilan crédible qui justifierait son passage aux postes de commande de l'Etat;
·       Un Monarque en villégiature en France, alors que le pays est en ébullition (toutes ces marches incessantes dans les principales villes du Royaume qui pourraient dégénérer à tout moment !), et s’interroge sur la  fiabilité  des élections du 25 Novembre  décidées en toute hâte par le Pouvoir;
·        Des partis politiques indignes qui poussent leur indécence jusqu’à se moquer impudemment des citoyens, en formant – sans la moindre gêne — des alliances contre-nature pour accéder au pouvoir ;
·         Une jeunesse qui n’a plus que « la voix et les bras » pour dire son amertume et sa colère devant l’insoutenable mépris du pouvoir politique à son endroit, (et qui lui arrive parfois de déraper complètement -- en brandissant par exemple un drapeau improvisé de la république du Rif ( sic ! ) ou oser des propos inconvenants sur la personne du Roi (d’après certains échos de presse);
·         Des intellectuels de renom qui ont préféré se replier sur eux-mêmes (devant les incertitudes que vit leur pays) et brillent par leur silence assourdissant (tant leur mobilisation est souhaitée pour faire pièce à l’arrogance du Pouvoir !) ;
·         Et enfin des médias qui, au lieu de jouer pleinement leur rôle d’interface entre une opinion publique désabusée et en colère et une classe politique amorphe (et plus préoccupée par des calculs mercantiles de bas étage) continuent à ressasser les mêmes litanies sur les soi-disant problèmes sociaux du pays, alors que le Maroc vit incontestablement les moments les plus décisifs de son histoire, au milieu d’une conjoncture géopolitique tourmentée et instable, etc., etc., etc…

Tout ceci serait sans importance pour un État de droit apaisé qui n’a que des perspectives prometteuse à l’horizon !
Or, c’est loin et même très loin d’être le cas au Maroc!
Alors que faire ?
ü  Faut-il céder au scepticisme général et boycotter les élections (comme le suggèrent certains partis de gauche, hélas encore minoritaires dans l’opinion publique) au risque de ne pas être suivi par une majorité de citoyens?
ü  Ou bien voter blanc (pour exprimer notre refus du choix des candidats qui nous sont imposés) ? Mais est-ce un scrutin valable (comptable et valide) selon la législation marocaine ? (Et d'ailleurs, le vote blanc a t-il une conséquence palpable sur l'issue du scrutin?).
ü  Ou alors, contre mauvaise fortune bon cœur, aller voter et accepter le fait accompli, parce que de toutes les manières, le Makhzen a décidé qu’il n’y a pas de choix : les citoyens que nous sommes méritons de subir les mêmes  députés « racaille » (à l’exception de quelques uns) qui nous ont berné à tour de rôle depuis l'indépendance...
ü  A moins de procéder à un sit-in généralisé devant chaque bureau de vote (dans les grandes villes) pour proclamer haut et fort notre aversion à confier nos suffrages, pour gouverner le Maroc de demain, aux mêmes équipes incompétentes et corrompues qui l’ont dirigé jusqu’ici, avec le résultat que l’on sait…(le tout dans une atmosphère pacifique et non violente)
 .
De vous à moi, je reste sceptique devant toutes les alternatives évoquées, pour la simple raison que, en dernier lieu, et tant qu'un véritable changement dans la pratique du Pouvoir n'a pas eu lieu chez-nous, le makhzen aura toujours le dernier mot! 
C’est pourquoi je me suis « résigné » à poursuivre  la lecture de quelques œuvres que j’ai entamées depuis peu, pour dissiper quelque amertume que j’ai du mal à évacuer…(Et j’avoue que depuis, cela me fait le plus grand bien !).
On peut le prendre comme une dérobade de ma part : en effet, puis-je me permettre de donner des leçons aux autres si, ce faisant, je me replie sur moi-même? 

Je considère avoir « déjà donné » à mon pays à travers mes fonctions passées (au Maroc et en Europe) et je pense que la nouvelle génération née le 20 Février est aujourd’hui apte à prendre le relais des générations post-indépendance, pour imprimer au Maroc nouveau, les valeurs universelles de Droit et de dignité, de Justice Sociale et d’Abnégation dans l’exercice du Pouvoir, le tout dans l’esprit patriote et avec l’énergie et l’intégrité qui les caractérisent (me semble t-il) Et surtout sans sectarisme !
Alors, si c’est cela la relève, et qu'elle a de l'ambition pour infléchir la raideur du Pouvoir, je dis BONNE CHANCE !