A L'OMBRE DE TAHA HUSSEIN

UN CITOYEN QUI S'INTERESSE A LA MARCHE DU SIECLE

lundi 24 octobre 2011

RÉFLEXIONS DÉSABUSÉES

Le climat politique que traverse le pays me plonge dans un état de désespoir proche de la déprime, et cela depuis quelques jours déjà...Et rien ne permet de croire que les choses pourraient changer en mieux dans un avenir proche... Il n'y a qu'à regarder les faits pour s'en convaincre: 
·       Une constitution à peine promulguée que reniée par ceux-là mêmes qui ont favorisé son plébiscite (le Palais et ses courtisans sans scrupules!);
·         Un gouvernement sortant indécent, voire illégitime parce qu’il est incapable de présenter un bilan crédible qui justifierait son passage aux postes de commande de l'Etat;
·       Un Monarque en villégiature en France, alors que le pays est en ébullition (toutes ces marches incessantes dans les principales villes du Royaume qui pourraient dégénérer à tout moment !), et s’interroge sur la  fiabilité  des élections du 25 Novembre  décidées en toute hâte par le Pouvoir;
·        Des partis politiques indignes qui poussent leur indécence jusqu’à se moquer impudemment des citoyens, en formant – sans la moindre gêne — des alliances contre-nature pour accéder au pouvoir ;
·         Une jeunesse qui n’a plus que « la voix et les bras » pour dire son amertume et sa colère devant l’insoutenable mépris du pouvoir politique à son endroit, (et qui lui arrive parfois de déraper complètement -- en brandissant par exemple un drapeau improvisé de la république du Rif ( sic ! ) ou oser des propos inconvenants sur la personne du Roi (d’après certains échos de presse);
·         Des intellectuels de renom qui ont préféré se replier sur eux-mêmes (devant les incertitudes que vit leur pays) et brillent par leur silence assourdissant (tant leur mobilisation est souhaitée pour faire pièce à l’arrogance du Pouvoir !) ;
·         Et enfin des médias qui, au lieu de jouer pleinement leur rôle d’interface entre une opinion publique désabusée et en colère et une classe politique amorphe (et plus préoccupée par des calculs mercantiles de bas étage) continuent à ressasser les mêmes litanies sur les soi-disant problèmes sociaux du pays, alors que le Maroc vit incontestablement les moments les plus décisifs de son histoire, au milieu d’une conjoncture géopolitique tourmentée et instable, etc., etc., etc…

Tout ceci serait sans importance pour un État de droit apaisé qui n’a que des perspectives prometteuse à l’horizon !
Or, c’est loin et même très loin d’être le cas au Maroc!
Alors que faire ?
ü  Faut-il céder au scepticisme général et boycotter les élections (comme le suggèrent certains partis de gauche, hélas encore minoritaires dans l’opinion publique) au risque de ne pas être suivi par une majorité de citoyens?
ü  Ou bien voter blanc (pour exprimer notre refus du choix des candidats qui nous sont imposés) ? Mais est-ce un scrutin valable (comptable et valide) selon la législation marocaine ? (Et d'ailleurs, le vote blanc a t-il une conséquence palpable sur l'issue du scrutin?).
ü  Ou alors, contre mauvaise fortune bon cœur, aller voter et accepter le fait accompli, parce que de toutes les manières, le Makhzen a décidé qu’il n’y a pas de choix : les citoyens que nous sommes méritons de subir les mêmes  députés « racaille » (à l’exception de quelques uns) qui nous ont berné à tour de rôle depuis l'indépendance...
ü  A moins de procéder à un sit-in généralisé devant chaque bureau de vote (dans les grandes villes) pour proclamer haut et fort notre aversion à confier nos suffrages, pour gouverner le Maroc de demain, aux mêmes équipes incompétentes et corrompues qui l’ont dirigé jusqu’ici, avec le résultat que l’on sait…(le tout dans une atmosphère pacifique et non violente)
 .
De vous à moi, je reste sceptique devant toutes les alternatives évoquées, pour la simple raison que, en dernier lieu, et tant qu'un véritable changement dans la pratique du Pouvoir n'a pas eu lieu chez-nous, le makhzen aura toujours le dernier mot! 
C’est pourquoi je me suis « résigné » à poursuivre  la lecture de quelques œuvres que j’ai entamées depuis peu, pour dissiper quelque amertume que j’ai du mal à évacuer…(Et j’avoue que depuis, cela me fait le plus grand bien !).
On peut le prendre comme une dérobade de ma part : en effet, puis-je me permettre de donner des leçons aux autres si, ce faisant, je me replie sur moi-même? 

Je considère avoir « déjà donné » à mon pays à travers mes fonctions passées (au Maroc et en Europe) et je pense que la nouvelle génération née le 20 Février est aujourd’hui apte à prendre le relais des générations post-indépendance, pour imprimer au Maroc nouveau, les valeurs universelles de Droit et de dignité, de Justice Sociale et d’Abnégation dans l’exercice du Pouvoir, le tout dans l’esprit patriote et avec l’énergie et l’intégrité qui les caractérisent (me semble t-il) Et surtout sans sectarisme !
Alors, si c’est cela la relève, et qu'elle a de l'ambition pour infléchir la raideur du Pouvoir, je dis BONNE CHANCE !

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