Décidément, l'Égypte des Pharaons nous étonnera toujours:
En effet, voici un pays réputé le plus pauvre du monde arabo-musulman, mais c'est le pays dont " l'intelligentsia" compte les plus grands noms - de tous les temps - de la littérature, de la poésie et de la pensée arabe moderne, et dont le taux d'alphabétisation de la population est le plus élevé du monde arabe! (Du moins ce que nous en disent certains média bien intentionnés).
C'est un pays dont la position est non seulement centrale mais incontournable sur l'échiquier géopolitique du Proche-Orient, et c'est néanmoins un "maillon faible" politiquement parlant!
C'est le berceau de la littérature arabe (classique et moderne) et le porte-flamme de la presse la plus prestigieuse du Moyen Orient, mais c'est le pays où la liberté d'expression se trouve être aujourd'hui la plus bafouée du monde arabe!
Enfin, sur le plan sportif, c'est un pays dont on imagine qu'il aura du mal à aligner une équipe d'athlètes digne d'affronter une compétition internationale, mais le voici qui a donné une leçon magistrale à l'Afrique entière lors de la dernière édition de la CAN 2010! Et comme un bonheur ne vient jamais seul, c'est le pays qui fournit encore aujourd'hui les penseurs réformateurs de la religion musulmane les plus audibles et les plus pertinents du monde arabe!
Cette réflexion m'a traversée l'esprit au moment où j'ai terminé ma première visite au Salon de l'Edition et du Livre (qui ouvre ses portes à Casablanca depuis le 12 jusqu'au 21 février 2010) après avoir assisté, fasciné (comme la majorité du public présent), par l'intervention étincelante de nos deux célèbres Baghat Elnadi et Adel Rifaat (plus connus sous le pseudonyme Mahmoud Hussein) auteurs des non moins célèbres volumes 1-2 d'AL-SIRA, parus chez Grasset en 2005 et 2007. Ils étaient invités au salon pour débattre de leur dernière parution "Penser le Coran" (la Parole de Dieu contre l'intégrisme) sortie en librairie vers le milieu du 2009. Comme le modérateur pendant ce débat était Sghir Janjar, le Plaisir et la Culture étaient tous deux au rendez-vous...
Tout d'abord nous avons appris qu'en ce qui concerne le principe de la liberté d'expression, les intellectuels réformateurs musulmans ont de plus en plus du mal à trouver des éditeurs arabes, capables de passer outre le courroux des pouvoirs publics à leur encontre, en leur donnant une chance de paraître... Pour mériter la reconnaissance qui leur est due, ces intellectuels doivent passer par des éditeurs occidentaux, grâce à la traduction de leurs œuvres, pour pouvoir "exister" chez eux ! C'est forts de leur légitimité occidentale acquise grâce à leur talent, qu'ils peuvent espérer bénéficier de celle de leur pays d'origine et mériter le "sésame bienveillant" des maisons d'édition nationales.
Cela se passe dans le pays le plus "cultivé" du monde arabe!
Je n'ai pas la prétention de vous transcrire fidèlement l'ambiance en même temps sereine et consciencieuse qui régnait pendant ce débat, ni les savants commentaires et analyses exprimés calmement (le sujet étant délicat) par nos deux Égyptiens et le brillant anthropologue Marocain Sghir Janjar: il me suffit de vous dire que j'étais soulagé et ravi de me rendre compte qu'il y a encore de l'espoir de voir ces Musulmans assez "éclairés" pour mettre leur intelligence au service de leur foi et vivre en harmonie avec leur époque, sans renier les fondamentaux de leur Culte!
Imaginons un instant que Dieu, dans Sa Grande Miséricorde, décide de nous envoyer un nouveau Messager aujourd'hui : d'après vous, quel sera le Message de notre Dieu Bienveillant, et qui sera le Peuple Élu??
Bien entendu, les voies du Seigneur sont insondables, mais en suivant le principe de l'Ijtihad (que malheureusement les Musulmans dans leur majorité ont négligé), on peut anticiper et dire que ce nouveau Message serait, presque à l'identique que le précédent,
C'est un pays dont la position est non seulement centrale mais incontournable sur l'échiquier géopolitique du Proche-Orient, et c'est néanmoins un "maillon faible" politiquement parlant!
C'est le berceau de la littérature arabe (classique et moderne) et le porte-flamme de la presse la plus prestigieuse du Moyen Orient, mais c'est le pays où la liberté d'expression se trouve être aujourd'hui la plus bafouée du monde arabe!
Enfin, sur le plan sportif, c'est un pays dont on imagine qu'il aura du mal à aligner une équipe d'athlètes digne d'affronter une compétition internationale, mais le voici qui a donné une leçon magistrale à l'Afrique entière lors de la dernière édition de la CAN 2010! Et comme un bonheur ne vient jamais seul, c'est le pays qui fournit encore aujourd'hui les penseurs réformateurs de la religion musulmane les plus audibles et les plus pertinents du monde arabe!
Cette réflexion m'a traversée l'esprit au moment où j'ai terminé ma première visite au Salon de l'Edition et du Livre (qui ouvre ses portes à Casablanca depuis le 12 jusqu'au 21 février 2010) après avoir assisté, fasciné (comme la majorité du public présent), par l'intervention étincelante de nos deux célèbres Baghat Elnadi et Adel Rifaat (plus connus sous le pseudonyme Mahmoud Hussein) auteurs des non moins célèbres volumes 1-2 d'AL-SIRA, parus chez Grasset en 2005 et 2007. Ils étaient invités au salon pour débattre de leur dernière parution "Penser le Coran" (la Parole de Dieu contre l'intégrisme) sortie en librairie vers le milieu du 2009. Comme le modérateur pendant ce débat était Sghir Janjar, le Plaisir et la Culture étaient tous deux au rendez-vous...
Tout d'abord nous avons appris qu'en ce qui concerne le principe de la liberté d'expression, les intellectuels réformateurs musulmans ont de plus en plus du mal à trouver des éditeurs arabes, capables de passer outre le courroux des pouvoirs publics à leur encontre, en leur donnant une chance de paraître... Pour mériter la reconnaissance qui leur est due, ces intellectuels doivent passer par des éditeurs occidentaux, grâce à la traduction de leurs œuvres, pour pouvoir "exister" chez eux ! C'est forts de leur légitimité occidentale acquise grâce à leur talent, qu'ils peuvent espérer bénéficier de celle de leur pays d'origine et mériter le "sésame bienveillant" des maisons d'édition nationales.
Cela se passe dans le pays le plus "cultivé" du monde arabe!
Ensuite, ils auraient passé plus de 10 ans de leur vie dans la recherche pure, à travers différentes sources d'informations (universités, bibliothèques nationales, académies etc...) en Égypte, en Arabie Saoudite, en Syrie, en Irak... Ils auraient répertorié, consulté, analysé plus de 5000 Hadiths, et visité les principaux lieux de résidence connus ou supposés des plus célèbres compagnons du Prophète et des 4 Khalifas qui lui ont succédé, le tout pour bien s'imprégner du texte et du contexte ainsi que des circonstances de la Révélation, afin nous disaient-ils, de bien "entrer le plus profondément possible" dans l'atmosphère de l'époque pour revivre psychologiquement "l'interactivité" qui régnait entre les premiers musulmans de l'époque et Dieu, par Prophète interposé! C'est cette "interactivité" permanente, concernant des questions pratiques de tous les jours, qui explique certains changements observés (dans le texte coranique) dans la formulation de certains versets qui venaient "abroger" les versets antérieurs sur le même sujet. N'oublions pas que la période de la Révélation s'est étalée sur 23 ans, ce qui a permis aux musulmans de cette époque de vivre en parfaite harmonie avec le Message Révélé, lequel évoluait "graduellement" en fonction des besoins "ressentis" de la population, et des conditions de vie "modifiées" avec le temps...C'est là le premier enseignement tiré de ce débat: le Coran est un Message destiné à rester "interactif" entre le croyant et Dieu, dans l'intimité de la foi individuelle et sincère, sans nul besoin "d'intervenant" extérieur, aussi exégète soit il! Il semblerait même que si le Prophète n'a pas souhaité "rassembler" les 60 Sourates de la Révélation de son vivant, c'est pour permettre aux musulmans de vivre leur foi en "interactivité" avec le Message Divin! De manière à ce que le Coran ne soit pas compris comme un Message figé, non conforme à l'évolution des conditions de vie du musulman, compte-tenu de l'extension de l'Islam à travers le monde et à travers le temps. Le deuxième enseignement retenu de ce débat c'est l'instrumentalisation politique de ce Message Divin par les Khalifas (en particulier à partir de Mouawia) pour asseoir leur pouvoir et jouir d'une légitimité au moins égale à celle de Abou Bakr (ou de Omar Ibnou Lkhattab) dont l'aura était légendaire parmi les musulmans de l'époque.
Je n'ai pas la prétention de vous transcrire fidèlement l'ambiance en même temps sereine et consciencieuse qui régnait pendant ce débat, ni les savants commentaires et analyses exprimés calmement (le sujet étant délicat) par nos deux Égyptiens et le brillant anthropologue Marocain Sghir Janjar: il me suffit de vous dire que j'étais soulagé et ravi de me rendre compte qu'il y a encore de l'espoir de voir ces Musulmans assez "éclairés" pour mettre leur intelligence au service de leur foi et vivre en harmonie avec leur époque, sans renier les fondamentaux de leur Culte!
Imaginons un instant que Dieu, dans Sa Grande Miséricorde, décide de nous envoyer un nouveau Messager aujourd'hui : d'après vous, quel sera le Message de notre Dieu Bienveillant, et qui sera le Peuple Élu??
Bien entendu, les voies du Seigneur sont insondables, mais en suivant le principe de l'Ijtihad (que malheureusement les Musulmans dans leur majorité ont négligé), on peut anticiper et dire que ce nouveau Message serait, presque à l'identique que le précédent,
à savoir :
"Aimez-vous les uns les autres, aidez-vous les uns les autres, combattez le Mal et soutenez le Bien, assurez la Justice Sociale parmi vous, et faites régner sur terre une Répartition Équitable des Biens que Je vous ai prodigués..."
Et quel serait le peuple élu ?
"Aimez-vous les uns les autres, aidez-vous les uns les autres, combattez le Mal et soutenez le Bien, assurez la Justice Sociale parmi vous, et faites régner sur terre une Répartition Équitable des Biens que Je vous ai prodigués..."
Et quel serait le peuple élu ?
Naturellement, celui qui aurait réussi à s'affranchir de ce simple mais néanmoins lourd défi !!!
Compte tenu du marasme endémique dans lequel se complait le Monde Musulman, je crains que la Malédiction de Dieu s'est abattue sur nous... pour avoir osé dénaturer Ses Paroles et Ses Recommandations sans vergogne !
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