A L'OMBRE DE TAHA HUSSEIN

UN CITOYEN QUI S'INTERESSE A LA MARCHE DU SIECLE

dimanche 3 juillet 2011

REPONSES A COMMENTAIRE « Anonyme » SUR MON POST BASRI EST MORT ! VIVE BASRI !

Ceci est ma réponse sincère à votre lien, et aussi mon avis général sur la monarchie. Comprenez bien que je ne cherche pas à polémiquer.

D’abord, pour répondre à la barbouzerie en question, il faut bien vérifier ce que vous révélez (peut-être est-ce une simple rumeur? Peut-être une "affabulation" de quelques contestataires malheureux après l'annonce des résultats provisoires du Référendum?) Toujours est-il qu'il faut être très prudent avant de faire véhiculer de telles informations, qui peuvent provoquer de graves suspicions dans l'opinion. Je ne peux pas imaginer — même dans le cas extrême de mes sentiments à l’égard du régime — que celui-ci va procéder à des « rafistolages du texte (après l’avoir présenté aux populations appelées à se prononcer par Référendum à son sujet !). Je reste très sceptique…
Maintenant, pour donner ma réponse au corps de votre commentaire (en gros relatif à la Monarchie — vous parlez de Dynastie —) permettez-moi de planter le décor (si je puis dire) :
En nous référant à l’Histoire (calmement et sans parti pris) que constatons-nous ?
·    D’abord que l’on ne choisit pas son destin, mais on le subit (fut-il jalonné de réussites !)
·    Que les Monarchies occidentales ne sont pas « une génération spontanée » de Pouvoirs exemplaires…
·    Aujourd’hui assagies, elles ont vécu dans la violence et l’impopularité pendant longtemps ! Très longtemps même !
·    Sous les assauts de civilisations successives qui les ont "marquées", ou des courants d'idées nouvelles qui émergent sporadiquement dans la société, ou tout simplement de théories nouvelles sur la pratique de la gouvernance, elles ont « plié » et accepté des " accommodements" dans l’exercice de leur Pouvoir.
·    « Les Siècles de Lumière » (initiés en partie par la Civilisation Arabo-Musulmane, qui a répandu les nouvelles découvertes philosophiques et scientifiques dont elle se prévalait) ont introduit des notions de Droit (inexistantes alors dans ces Monarchies) et, stimulés par l’essor de la Révolution Industrielle qui s’en est suivi, ont permis la mutation des Régimes Monarchiques (Pouvoir Absolu) en Régimes Républicains (partage du pouvoir) dans la plupart des pays. Cette mutation a pris quelques décennies de maturation, et c’est finalement le Peuple qui a eu le dernier mot (pour désigner à travers des élections, le type de Gouvernance sous lequel il souhaite vivre). Les Monarchies qui règnent encore aujourd’hui (en Occident) obéissent à la volonté des peuples qui les ont maintenues au pouvoir pour les représenter dignement (sans gouverner!).

Pour le malheur du Monde Arabe, cette mutation n’a pas encore eu lieu parmi les Monarchies régnantes!.

·    Depuis l’Islamisation du pays, le Maroc n’a connu qu’un seul Régime politique qui est (encore) la Monarchie dynastique (depuis Moulay Idriss 1èr).
·    Ce système de gouvernance a eu ses heures de Gloire et de déprime (de décadence ?) ni plus ni moins qu’ailleurs. Cependant la Dynastie Alaouite, l’a profondément marqué par une connotation religieuse (grâce à l’appropriation du titre Amir Al-Mouminine par Hassan II) qui a figé la Monarchie dans une Représentation anachronique par son caractère traditionaliste marqué, en décalage  par rapport à " l’air du temps ".Ce faisant, Hassan II a "plombé" la société marocaine dans un carcan de rites d'une autre époque, à travers lesquels il fallait marquer les esprits que le Régime Monarchique qu'il incarne est scellé de "sacralité"!     

·    Malheureusement, l’histoire du Maroc était le théâtre de plusieurs convulsions depuis l’origine : le Royaume (l’Empire ?) était divisé en plusieurs clans, tributs, ethnies (fruit de croisements avec des civilisations venues d’ailleurs), et pour trouver sa stabilité et préserver son unité, il avait besoin d’un Pouvoir centralisé et fort, disposant d’une armée solide et bien équipée pour assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire…D’où des luttes féroces (et des intrigues de Cour lamentables pour accéder au pouvoir, même s’il faut régner sur des territoires parcellaires (la zone siba) pas nécessairement  sous le contrôle du Pouvoir Central.
·    Mais ce Maroc du bled siba, incapable de réaliser l’Union sacrée autour d’un Pouvoir fort et respecté, est vite devenu l’objet de convoitises pour certaines puissances coloniales…qui se sont pressées à lui fournir (selon leurs conditions) la protection et le renfort dont il avait besoin).
·    Même si (tout compte fait) l’on considère que nous nous sommes bien sortis de cette sombre période, force est de constater que deux plaies majeures continuent à provoquer des dégâts significatifs pour le développement harmonieux du Royaume,  en dépit de son indépendance:

1-    Le sacrifice de l’Education (par le Protectorat d’abord, pour prolonger son hégémonie sur le Pays), et par Hassan II ensuite, dès son accession au Pouvoir, (hélas pour plus ou moins les mêmes raisons) et pour gouverner en plus, à sa guise...
2-    L'institution par le Roi régnant du Pouvoir Personnel Absolu, concentrant tous les pouvoirs entre ses mains. 

·    Mais Hassan II est mort, et son système de gouvernance est révolu. Objectivement, on ne peut pas dire que le Pouvoir totalitaire d’Hassan II continue aujourd’hui sous Mohammed VI (malgré des signes évocateurs!).
·    Dès son avènement, le jeune Monarque a montré ses prédispositions à moderniser le mode de Gouvernance au Maroc, et sous sa férule, beaucoup d’avancées ont été réalisées (suffisamment connues pour mériter d’être soulignées ici).
·    Néanmoins, le Makhzen (pièce maîtresse d’Hassan II) continue de sévir (dans toute sa splendeur) mais dans l’ombre, pour laisser planer l’impression du changement dans l'opinion.
·    Toute la question à mon sens est : Est-ce que Mohammed VI a les moyens à terme  d’y faire opposition ou de s’en débarrasser ? Ou bien est-ce qu'il compte l'utiliser au contraire à sa guise pour "asseoir" son nouveau règne ?!
·    Il souffle dans le Pays un Air de Libération (si fort depuis le Mouvement du 20 Février) qu’il me parait extrêmement plausible l’éviction progressive du Makhzen dans la gestion politique du Royaume, dans un futur proche, sous l’impulsion d’une nouvelle génération « de jeunes citoyens démocrates », élite politique en herbe, capable d’instaurer avec la Monarchie (gagnée à sa cause), un Régime Monarchique Démocratique digne de notre époque (plus vite que n’ont pu le faire les caciques politiques (post indépendance) qui tiennent encore les partis politiques du Maroc sous leur coupe.  
·    Et pour conclure, quelle Monarchie Occidentale séculaire (puisqu’il s’agit de toujours nous comparer à Elle) voit-Elle son destin vaciller ou menacée de disparaître, du seul fait qu’une opposition cherche à la déstabiliser…(C'est déjà le cas en Angleterre et en Suède où les monarchies régnantes connaissent quelque contestation!). N’est-elle pas considérée comme le symbole de l’Unité Nationale telle que admise et voulue par la majorité des citoyens ? Pourquoi faut-il que ce soit autrement chez nous ?


vendredi 1 juillet 2011

BASRI EST MORT … VIVE BASRI !



Nous Makhzen (fantôme mythique régnant sans partage dans le Plus Beau Pays du Monde !), reconnu d’intérêt public et dépositaire du véritable Pouvoir, considérons que les « sujets » Marocains ne sont pas encore aptes à se « prendre en mains » par eux-mêmes, et proclamons (dans l’intérêt bien compris de nos « sujets ») ce qui suit :

·   Article 1er : Il est interdit aux Marocains de Réfléchir, de Critiquer ou de Contester .

·   Article 2ème: En conséquence, il est interdit de dire NON au projet de Constitution qui leur est proposé.

.  Article 3ème : Il est interdit d’éditer ou de faire imprimer des : tracts, manifestes, affiches de propagande ou toutes autres publications en faveur du NON, ou incitant à boycotter ou dire NON au Référendum.

·  Article 4ème : Il est interdit aux chaînes de radio et de télévision (publiques ou privées) de donner la parole aux  Mouvements, Partis, Syndicats ou tout groupe, organisation ou individualité (de quelque obédience qu’elle soit) exprimant des thèses favorables au NON ou au boycott du Référendum.

.  Article 5ème :  Il est interdit aux intellectuels Marocains de s’exprimer librement au sujet du Référendum, autrement que sur les réseaux sociaux. (Et encore, dans l’absolu anonymat de leur identité !). Et gare à celui qui se fera attraper !...

·  Article 6ème :  Il est interdit au Maroc (le Plus Beau Pays du Monde !) de s’ouvrir à la Modernité et à la Démocratie.

·   Article 7ème : Il est interdit aux (sujets) Marocains de "respirer l’air frais du large" et d’aspirer au Renouveau dans la paix sociale.

·  Article 8ème :  Enfin, il est interdit à nos valeureux « sujets » de considérer que l’heure est venue de prendre leur Liberté ! Même surveillée !…Le monde extérieur est trop dangereux pour vous « mes chers petits » ! Patience, patience…quand vous serez grands !

Cette « farce » (à peine exagérée) m’a été inspirée par la situation ubuesque qui prédomine depuis quelques jours, dans ce que l’on peut appeler « la gestion du Référendum » par ce fameux Makhzen (toujours insipide mais inspiré), quand on voit ses agissements tantôt sibyllins, et tantôt grotesques  dans le paysage délétère de la scène politique "bien de chez-nous".
Si c’est ça la Démocratie qui nous est « offerte » par la Nouvelle Constitution, NON MERCI !

ET POURTANT…
·         J’étais parmi les premiers à avoir considéré qu’une constitution élaborée par de prestigieux juristes et quelques technocrates était bonne à prendre !
·         J’étais parmi les premiers à avoir demandé à tous les sceptiques empressés (et ils étaient nombreux) d’attendre l’annonce du « Projet » avant de réagir « à l’aveuglette ».
·         J’étais parmi ceux — très nombreux — qui souhaitaient une place même symbolique (parmi les participants aux consultations nationales) du Mouvement du 20 Février, illustre initiateur de la vague de réformes « revendiquées », à laquelle le Pouvoir s’était résigné à répondre...par bribes, certes!
·         J’étais parmi ceux — assez nombreux — qui, après avoir lu le Projet de Constitution, ont relevé (avec satisfaction) des avancées non négligeables de liberté et de droits du « citoyen » (et non plus du « sujet »). Et un progrès incontestable au niveau de la « gouvernance » (un gouvernement qui gouverne ! Et un parlement qui légifère et contrôle).
·         Mais en m’apercevant, tout ahuri, de l’absence totale de toute pensée, de toute manifestation d'opinion, de tout signe de contestation ou de critique du texte constitutionnel proposé, exactement à l’identique des consultations sous Hassan II/Basri, j’ai dû me rendre compte de ma méprise (de ma naïveté?).
·         Et la goutte qui a fait déborder le vase : c’est lorsque « le clown » Naciri a exigé d’une chaîne de TV arabe l’éviction de 2 journalistes Marocains (accusés par lui d’être des opposants non loyaux au Référendum) et que la chaîne en question a obtempéré…Alors j’ai compris que ce pitoyable monde arabe ne changera jamais… par l’invite et le verbe, mais par l’injonction et l’action !!

DONT ACTE !