A L'OMBRE DE TAHA HUSSEIN

UN CITOYEN QUI S'INTERESSE A LA MARCHE DU SIECLE

mercredi 27 avril 2011

LE PEUPLE MAROCAIN VAUT BIEN LE RESPECT ET LA GRATITUDE DE LA MONARCHIE RÉGNANTE !

Sans vouloir jouer à l'impertinent, l’histoire récente du Maroc attend du Monarque du respect et de la Gratitude à l’égard de son Peuple :

 Les Marocains n’ont-ils pas (au moment crucial où ils avaient le choix, en prenant les armes pour résister à l’occupation Française) opté pour la légitimité de la Monarchie et sa pérennité en tant que forme de Pouvoir au Maroc ?

 N’ont-ils pas sacrifié leur sang et leur liberté, pour que le Souverain déposé (par le Protectorat) retrouve dignement son trône et sa légitimité, et conduise le Maroc, main dans la main avec son Peuple, vers l'Indépendance (outrageusement usurpée), ouvrant la voie vers des libertés escamotées
et une Justice Sociale malmenée sous le Protectorat?



Et qu'en est-il aujourd'hui? Quelle était la réponse de la Monarchie à ce dévouement populaire?

Hélas! un parcours chaotique...où les "années de plomb" (sous Hassan II) l'ont disputé à l'improvisation et la mise en scène d'un "gouvernement de l'ombre"(avec le nouveau règne)!

Et même si aujourd'hui le discours royal du 9 Mars semble avoir-- partiellement — pris en compte certaines questions légitimes émanant de libres penseurs et patriotes Marocains, force est de constater que ce discours a manqué de ce ton enthousiaste, irradiant de l'affection, de la communion (avec le peuple) et de la Générosité dans les intentions…


 


 



 Pourquoi un tel rendez-vous manqué dans l’histoire moderne du Maroc ?

 Tout simplement, parce que notre Jeune Monarque — qui est resté à l’écart des « magouilles politiciennes de son défunt Père — a hérité d’un « panier de crabes » (des partis politiques véreux comme compagnons de règne !) et a préféré « s’appuyer » sur une « équipe de jeunes camarades de classe » au cours de son règne, pour ouvrir les portes du Maroc au Modernisme et à la Démocratie…selon ses goûts...

Mais ce fut une lamentable chimère!




Bien que des signes patents d’ouverture et de modernité ont accompagné les premiers pas de règne du Monarque, la déception a rapidement emboîté le pas à l’espoir, et finalement les « jeunes camarades de classe » ont montré leur limite, ou plutôt leur cupidité dans la gestion du "business royal" et leur tendance à s'accommoder d'une honteuse féodalité !

Et ce sont « ces camarades » qui tiennent le Maroc sous leurs bottes (sous forme d’un gouvernement fantôme, au-dessus du Gouvernement légal !) et tirent « les marrons du feu »…

  

Ayant construit une Autorité factice et un Empire d’argent (mal acquis), ces « despotes de l’ombre » tiennent les rênes du Pouvoir en mains (en se gardant bien de se mettre en première ligne) et « placent » le Monarque en position frontale avec les récriminations du Peuple, qui a trop longtemps supporté les brimades et l’injustice, (sans oublier les mensonges et les manipulations d’une classe politique INDIGNE !).

 D’où le signal fort du « Mouvement du 20 Fév. » (exclusivement porté par les jeunes, s’adressant à leur compatriote et jeune Roi du Maroc) qui exige d’abord le départ immédiat des « camarades d'enfance», et demande au Souverain de procéder à une refonte globale et radicale de son système de gouvernance…

 


Le message paraît simple: "ça suffit" semblent dire ces jeunes. "Le Maroc a trop attendu les résultats de votre politique ! ACTION!!!
A partir de maintenant, et sous notre impulsion, les choses vont changer! Et démocratiquement s'il vous plait!"

C’est là où le « jeu vaut la chandelle », si tenté qu’il faille parler de « jeu » en parlant de démocratie !

Alors posons-nous certaines questions (même si le régime monarchique ne figurait pas dans la liste des  revendications de ces jeunes) :

 Pourquoi les monarchies occidentales semblent connaître une pérennité à toute épreuve, et jouir d’une popularité sans faille ?

 Malgré les vicissitudes du règne et même parfois des frasques condamnables, les Monarchies en Grande Bretagne, aux Pays-Bas, en Scandinavie et plus proche de nous en Espagne sont toujours très populaires (les prochaines cérémonies de mariage du Prince William en Angleterre en donnent une preuve éclatante !).

  



POURQUOI ?

 Pour la bonne raison que les Monarques (en question) règnent et ne gouvernent pas !!!


Et mettons-nous à rêver maintenant... Et si Mohammed VI empreinte la même voie et décide d'aller vers cette direction (parce que plus motivé que son défunt Père par la Modernité, et surtout affecté et interpellé par le Printemps Arabe), en prenant naturellement des dispositions qui respectent les spécificités du Régime Monarchique Marocain?


Qui mieux que lui — dans le monde arabo-musulman — peut le mieux « provoquer » l'événement, lui qui tire sa légitimité de plusieurs siècles d’histoire?

Un jeune Monarque comme lui, vivant dans un pays jeune, proche d’une Europe moderne et démocratique, entouré de régimes archaïques et en voie d’extinction, adoubé par son peuple qui lui trouve des qualités humaines incontestables, ne voit-il pas la nécessité de changer de cap (après 10 ans de règne mitigé) N'entend-il pas la clameur monter du peuple?

Lui qui "se pare" d’un humanisme naturel (sans artifice), ne ressent-il pas le besoin de « communier » avec son peuple sur une base nouvelle de critères politiques qui rompt avec les œuvres de mystifications et de tromperies érigées en système de gouvernance (par son défunt père) et maintenu en vie par une cour de courtisans cupides et méprisants, et une classe politique veule?

 Et d'ailleurs, en quoi consiste cette « Révolution à la Marocaine », emboîtée finalement par le Roi, et tant désirée par des citoyens impatients mais disciplinés (en comparaison avec le tumulte et la violence qui ont accompagné les soulèvements populaires au Proche et Moyen-Orient)?

Voici quelques points de vue personnels:

• D'abord  ressouder davantage le lien privilégié et indéfectible du Roi à son Peuple, en associant celui-ci au Pouvoir. Ce sera un signe (tout à l'honneur du Monarque) d'humilité devant la ferveur du Peuple et l'Espoir qu'il place en Lui.

• Ensuite, restituer la dignité au Peuple Marocain en le désignant comme seul arbitre du pouvoir exécutif, par des élections législatives libres et transparentes toutes les 5 années.

• En donnant aux Gouvernements (nés des élections libres) tous les pouvoirs exécutifs, et aux Parlements (issus des mêmes élections) tous les pouvoirs législatifs et de contrôle, pour une Gouvernance Probe et Digne des démocraties occidentales toutes proches!



• A destituer de leur emprise sur le pays « les camarades de classe » qui ont trahi la confiance placée en eux (ainsi que les dynasties familiales qui ont essaimé sur le tissu administratif et économique du pays avec cupidité), pour donner leur chance à d’autres dirigeants et entrepreneurs plus dignes de confiances et travaillant pour l’intérêt général du pays.


• A constituer (avec le concours du pouvoir législatif) un Conseil Supérieur de Sécurité de l’Etat qui arbitrera avec le Roi toutes crises politiques pouvant conduire la Nation à une impasse (dissolution du Parlement, déclaration de guerre etc.)

• Bref, à faire « passer » par Référendum, une Nouvelle Constitution qui réponde en tous points aux demandes expresses des citoyens pour une large démocratie, effective et incontournable, qui assure à la Nation la paix civile, la justice sociale, et la dignité.

 Et parce que la Monarchie Marocaine a une dette à l’égard du Peuple Marocain qui l’a restaurée dans sa légitimité (par choix moral et par fidélité à l'histoire), cette même Monarchie doit retourner « cette civilité » au Peuple, et faire ainsi du citoyen Marocain un véritable partenaire de règne et non plus un sujet asservi !

 Et pour montrer que le Peuple vaut bien la Gratitude du Roi, ce même Peuple lui renouvelle sa Fidélité à la Dynastie Alaouite:

 Lui reconnaît la pérennité de son règne (ainsi qu’à ses successeurs légitimes désignés)

 Lui maintient le titre de Commandeur des Croyants (sans aucune forme de sacralité néanmoins!)

 Lui attribue le rôle d’arbitre politique en cas de crise intérieure majeure.

 Et enfin (et non le moindre) il le proclame comme symbole de l’Unité nationale, et par là même, le garant de la Stabilité du Pays.

Peut-on rêver d’un Régime plus « associé » à son peuple, plus impliqué et plus représentatif ? (Digne de n’importe quel pays développé !)

Je parlais de rêve plus haut, mais sont-ce vraiment des rêves que de vouloir vivre dignement, dans un pays qui assume sereinement sa Liberté d’Opinions, de Cultes, et de Traditions culturelles assumées, sous un régime de gouvernance à alternance programmée, grâce à une Constitution ouverte sur des réformes appliquées à la lettre, et une nouvelle génération de politiques, mue par l'Amour de la Patrie et l'abnégation au service de la Nation (qui lui a accordé sa confiance, en la portant au Pouvoir)?

J’ai confiance : le Maroc vaut bien cela ! Roi et Citoyens compris !

lundi 18 avril 2011

UNE GENTILLESSE EST TOUJOURS LA BIENVENUE POUR NOS RETRAITÉS

Lettre ouverte aux membres du Gouvernement, aux membres du Parlement et aux ONG qui œuvrent pour le bien-être des citoyens.










LA PATRIE DOIT ÊTRE BIENVEILLANTE ET RECONNAISSANTE POUR SES CITOYENS MÉRITANTS QUE SONT LES RETRAITÉS !




Les fonctionnaires Retraités du Maroc méritent cette sollicitude — même tardive — de la part de leur pays, où l’Etat est plus connu pour être « implacable » quand il s’agit de « prendre », qu’enclin à la "générosité" quand il s’agit de « donner »…

 De quoi s’agit-il au juste ?

Les régimes de retraites au Maroc sont ce qu’ils sont ! C’est-à-dire le parfait miroir de nos faiblesses (dans le secteur public) et nos égoïsmes (incivisme !) dans le secteur privé.

 Nous n’y pouvons rien changer… Seul un sursaut national de Solidarité et de Justice Sociale peut modifier la donne. Mais nous en sommes loin aujourd'hui.

Or, voici que précisément, l’actualité immédiate nous livre l’occasion inespérée de corriger ces injustices :

 N’est-ce pas un signe de bon augure que l’Appel Royal du 9 Mars (sur impulsion du Mouvement du 20 Février) en initiant un débat national sur les Réformes nécessaires (dans le Maroc moderne) ouvre des perspectives prometteuses à tous les « oubliés » dans ce Maroc en mouvement.

Et parmi ces oubliés, les fonctionnaires Retraités (qui représentent une minorité « en voie d’extinction » par la force des choses!) ne méritent-ils pas un brin de reconnaissance avant leur « départ définitif »?

 N’ont-ils pas donné le meilleur de leur âge (de leur énergie ?) et de leur savoir-faire (en servant leur pays) avant de passer le relais aux générations suivantes ? N’étaient-ils pas les premières « fournées » de fonctionnaires appelées à la rescousse par un Maroc nouvellement indépendant (en pleine restructuration de ses fonctions administratives), pour assurer la relève (des Français) et asseoir sa souveraineté ?






 Dans ce cas là, est-il normal que les fonctionnaires aujourd’hui voient s’améliorer (même symboliquement) leurs revenus au fur-et-à-mesure de l’augmentation du coût de la vie, au cours de leur carrière, alors que les Retraités (fonctionnaires d’hier) ne peuvent que se résigner — la rage au cœur — à la stagnation de leurs pensions, face à la cherté de la vie, jusqu’à leur passage à trépas?! (Dans ce cas, ils auraient mieux fait de continuer de travailler jusqu'à 65 ans, au lieu de 'partir' à 60 ans!).

1. Quoi ? Ne consomment-ils pas les mêmes aliments, les mêmes articles ménagers, achetés dans les mêmes épiceries (ou les mêmes super-marchés) et payés aux prix du marché comme tout le monde?

2. Ne règlent-ils pas leurs factures de consommation d’Eau et d’Electricité, à l’identique que tous leurs concitoyens ?

3. Ne fréquentent-ils pas les mêmes médecins, ne payent-ils pas les mêmes médicaments, aux mêmes tarifs que tous les Marocains?

4. Ne payent-ils pas leur litre d’essence et leur Assurance-voiture aux mêmes coûts que tout le monde ?

 Naturellement que OUI !

Alors pourquoi cette discrimination dans le traitement ? (Une pension immuable chez les uns, un salaire en amélioration chez les autres).

Sont-ils des citoyens de seconde zone ?

 Évidemment que NON !

Alors quelles sont les solutions pour remédier à cette injustice ?

A - ABUS DANS LES RETENUES FISCALES

Prenons tout d’abord le cas des prélèvements fiscaux effectués sur les pensions des fonctionnaires Retraités.

Et commençons par reconnaître qu’il y a deux catégories (bien distinctes) de Retraités au Maroc.

1) Les Retraités « haut de gamme », composés d’anciens Directeurs d’entreprises privées, d’ex hauts agents de l’Etat et d’anciens cadres supérieurs de la fonction publique (ou du secteur privé) qui vivent très dignement, grâce à leur "généreuses" souscriptions aux différentes caisses de retraite ou d'assurances privées (pour complément de retraite), et n'ont besoin d'aucune aide extérieure...et c'est tant mieux pour eux !

2) Et il y a des Retraités « bas de gamme » que constitue la grande majorité de pensionnaires qui (malgré souvent le cumul de 2 pensions CNSS et caisse complémentaire de retraite) ne parviennent pas à « boucler leurs fins de mois » du fait d’une pension qui s’avère (malgré tout) insuffisante à combler les « harcèlements » de la vie chère quotidienne…






Présenté ainsi, d’où vient le mal et qui en est responsable alors ?

 Eh bien le mal vient de la « voracité » de la Direction des Impôts (de certains de ses agents zélés) qui considèrent que 2 prélèvements d’impôts (à la source) sur les 2 pensions cumulées de certains fonctionnaires Retraités ne suffisent pas à « assouvir la boulimie » de l’Administration fiscale ! Il leur faut un 3ème prélèvement, en inventant une 3ème tranche de revenus (qui résulterait du cumul des 2 reliquats de pensions servis, après les prélèvements préliminairement effectués à la source) ! Et sûrs de leur coup, ils donnent un délai très court aux contribuables "récalcitrants"pour s'exécuter. Je vous fais grâce des "représailles"prévues en cas de non conformité aux instructions fiscales énoncées par la "redoutable" Direction des Impôts...





 Faut-il s’acharner à ce point sur le « pauvre fonctionnaire Retraité » qui s’est acquitté sa vie durant de tous ses devoirs fiscaux (à la source, parce que tous les revenus des fonctionnaires sont sous contrôle de l’Etat) alors que de larges pans du secteur privé continue de bénéficier de l’indulgence de cette même Administration fiscale ?!





Le bon sens nous suggérerait que NON !

Alors pour commencer, pourquoi ne pas décider déjà (comme première solution aux récriminations justifiées des fonctionnaires Retraités) LA SUPPRESSION pure et simple de cette 3ème tranche d’impôts (cumul des reliquats des pensions servies, après les prélèvements de base effectués à la source) ?

 Ce serait une initiative louable et légitime : le Retraité considère qu’il ne doit pas « se placer » au-dessus de ses concitoyens (il s’acquitte comme tout le monde de ses devoirs fiscaux, grâce aux prélèvements directs effectués par les caisses de retraite) mais il ne veut pas être « la vache à traire » de la Direction des Impôts, et partant des appétits boulimiques de l’Etat !

B-AVANTAGES COMPENSATOIRES

Les pouvoirs publics doivent se pencher avec bienveillance sur le sort des fonctionnaires Retraités (moteurs du développement socio-économique quand ils étaient actifs), afin de leur assurer (et c’est le moins que peut faire l’Etat) une fin de vie digne. Ces Retraités qui ne bénéficient d’aucune amélioration de leur pension, malgré les vagues successives d’augmentation des coûts de la vie !

Nous avons tous dans la famille un père, un oncle, une mère, une tante, un frère, une sœur à la retraite, et nous assistons impuissants et au quotidien à leur détresse parce que contraints de subir une dégradation irrémédiable de leur train de vie, car avec l'avancement de l'âge, leur pension ne peut plus leur assurer des conditions de vie convenables.

Outre qu’il ne faut pas les « charger » par des ponctions fiscales abusives, il faut, pour soulager leur peine à faire face au coût de la vie (toujours en augmentation) leur accorder quelques avantages substantiels, comme mesures compensatoires pour alléger leurs soucis pécuniaires de fins de mois.

Pourquoi ne pas envisager pour ces fonctionnaires Retraités un système de « Carte Privilège Retraité » qui donne droit à des réductions de tarif aussi bien dans les transports publics (bus, taxi, autocar, train et avion) dans les supermarchés (achats alimentaires), ou les cabinets médicaux et laboratoires d’analyse.

 Cette « carte » (identique aux cartes bancaires) parrainée et subventionnée par le Ministère des Finances, et délivrée par le Ministère de l’Intérieur (sur présentation de justificatifs prévus à cet effet) serait délivrée à des fonctionnaires retraités sous des conditions très strictes (qui restent à définir par le ministère des finances, et qui pourraient entre autres valoir aux bénéficiaires son retrait pur et simple en cas d’abus). La valeur pécuniaire de ces avantages pourraient être plafonnée par exemple à un montant annuel à déterminer...pour chaque catégorie de retraités, comme un seuil de "soutien national" à ne pas dépasser.

Elle pourrait se présenter en 3 formules (3 couleurs différentes) et concernerait exclusivement les retraités de la fonction publique, encore locataires de leur logement (et acquittant entre DH.2.000 et 4.000/mois de loyer) ou acquittant des traites bancaires mensuelles pour accéder à la propriété, à partir de DH.4000/mois (naturellement sous présentation de justificatifs).

1) Formule A : Pensions cumulées atteignant DH 10.000/mois
Réduction accordée dans les transports publics (20 %) dans les supermarchés (10% alimentaires / 10% Articles divers) et transport aérien (10%)

2) Formule B : Pensions cumulées se situant entre DH 10.000 et 20.000DH/mois
Réduction accordée dans les transports publics (10 %) et aérien (10%).

3)Pour tous les Retraités ayant moins de 10.000 DH/mois une 3ème formule pourrait leur permettre d’accéder à une réduction de 20% dans tous les cas de figure décrits plus-haut.

A première vue, cela ne manquera pas de surprendre… Des niveaux de pensions pareils !! De quoi se plaignent-ils?

 N’oublions pas qu’il s’agit d’ex fonctionnaires, les premiers de la fonction publique après l’indépendance du Maroc, ayant pour la plupart au moins 35 à 40 ans de service à leur actif, et ayant atteint en fin de carrière un train de vie convenable (compte-tenu de leur long parcours). Le fait qu’ils soient encore pour beaucoup d’entre-eux, les locataires de leur logement, indique bien leur loyauté et leur abnégation dans leur service à l’Etat. Ce qui mérite reconnaissance de celui-ci et des marques de bienveillance à leur encontre.

Voilà pourquoi nous considérons que ces fonctionnaires « pionniers » de notre Administration, méritent notre indulgence…En 40 ans de vie active, ils ont assez donné à l’Etat ! Et pour certains, ils ne sont même pas propriétaires de leur logement !

Mais si d’aventure, la réalisation sur « le terrain » de ces propositions posait problèmes ou révélait des impasses (complexité des formalités et multiplicité des intervenants) alors il serait de bon aloi d’envisager pour tous les fonctionnaires retraités (partis en retraite à partir de 2.000), une contribution fiscale totale de 10% maximum (pour ceux dont les pensions cumulées atteignent ou dépassent les DH 25.000/mois, c.-à-d. en fait, une contribution toute symbolique !). Et l'exonération totale pour tous les autres pensionnaires! Naturellement, ces mesures ne concerneraient que les retraités encore locataires de leur logement (ou qui paieraient des traites pour l’accès à la propriété), et qui percevraient des pensions inférieures ou égales à DH.25.000/mois (sachant que dans la plupart des cas, les loyers en question dépassent les 4.000 DH/mois, et les traites bancaires pour l'accès à la propriété s'élèvent au-dessus des 5.000 DH/mois).

Voilà ce que la Patrie bienveillante et reconnaissante devrait apporter aux Retraités (en tout cas à certaines catégories d’entre eux) comme témoignage de mérite (au moment où ils en ont le plus besoin). Ces citoyens « pionniers » (répétons-le), générations post-indépendance qui ont fourni le meilleur d’eux-mêmes pour servir leur pays, et contribuer activement à son développement et à son épanouissement.

Ces mêmes citoyens pour qui a été dédiée cette belle formule de sagesse :
« Gharassou fa akalna, wa naghrisso fa yakouloun ! »



« Ils ont planté des semences où nous avons puisé nos nourritures, à notre tour de semer pour faire nourrir les générations suivantes! » (Traduction approximative qui ne rend pas le sublime sens du dicton arabe).

L'Etat reconnaît bien le mérite aux Résistants (morts dans leur lutte pour l'Indépendance de leur pays) et accorde bien des privilèges à leur famille (veuves et enfants orphelins). Les premiers Fonctionnaires de l'Etat nouvellement constitué après l'Indépendance, n'ont-ils pas livré une autre forme de "résistance", plus intellectuelle celle-là pour asseoir un cadre administratif probant, non seulement qui correspond à notre culture, mais surtout qui trace la voie à emprunter par les générations montantes?

A ce titre, ne méritent-ils pas aussi la reconnaissance et la sollicitude de l'Etat?

En conséquence, vous au Gouvernement, vous au Parlement, vous les Politiques, vous les Médias et vous les ONG, et surtout vous les Réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Blogosphère etc.) faites vos devoirs, agissez, chacun dans votre domaine propre, pour sensibiliser les pouvoirs publics à trouver les solutions appropriées à tous ces fonctionnaires Retraités (qui ont servi loyalement leur pays depuis son indépendance, et qui subissent les assauts de la vie chère, avec tous ses imprévus au quotidien) et qui méritent notre reconnaissance et notre solidarité, mais surtout notre contribution effective à l’amélioration de leur sort.

 Et n’oublions surtout pas que : NOUS SERONS TOUS DES RETRAITÉS DEMAIN !

lundi 4 avril 2011

LES RÉFORMES : OUI - LA RÉVOLUTION : NON !

Deux dates sont à inscrire en lettres d’or, dans les pages d’histoire toute récente du Maroc moderne, sous la houlette de Mohammed VI :

 Le 20 Février 2011
 Le 9 Mars 2011

 

Que s’est-il passé donc de si important pendant ces deux dates (somme toute très rapprochées) pour mériter l’apanage de l’Histoire ?

 D’une part, le sursaut d’une Jeunesse trop longtemps endormie —marginalisée dirons-nous — oubliée, déculturée, et pour tout dire diabolisée par un système (le Makhzen cher à Hassan II) qui voit derrière chaque jeune l’ombre d’un rebelle en herbe !

 
Ce réveil grandiose par son étendue et sa spontanéité, la jeunesse le doit surtout à sa maturité — qui en a surpris plus d’un ! — sa détermination (quelle énergie et quelle leçon de courage!) et surtout à son « ras-le-bol », vécu comme la souffrance d’une génération de « sacrifiés » ,sur l’autel des espoirs déçus de l’après Hassan II !

Que de désillusions de cette même jeunesse depuis la relève de Mohammed VI !

C’est sur ce terreau que s’est construit " le Mouvement du 20 Février 2011"!

 A ce réveil très digne par sa modération (comparé aux révoltes en Tunisie et en Égypte avant lui) a répondu d’autre part, presqu’en écho, le Discours Royal du 9 Mars 2011, mesuré et compatissant,  annonçant dans la foulée de multiples réformes.


Que ce discours ait répondu peu ou prou aux revendications « sonores » de cette Jeunesse (soudainement acquise à la "chose" politique et à son corollaire, les revendications), n’est pas le problème !
Le signal fort qui a frappé les observateurs c’est la modération du ton dans la "riposte" du Palais et sa propension à faire siennes les demandes de changement formulées par les manifestants. Cette attitude citoyenne du Monarque (pour qui en outre ces mouvements de foules sont peu habituels sinon rares sous son règne) traduit une pondération et un "sang froid" que feu son père, orgueilleux et implacable, a rarement manifestés. Cette rapidité non feinte dans la réaction du Souverain, dénote pour moi, une réflexion déjà entamée chez lui (et peut-être bien avant les prémices du Printemps Arabe, mais que celui-ci a hâté l'annonce) pour engager le pays dans un processus de démocratisation plus significatif, basé sur un mode de gouvernance où le partage des pouvoirs (législatif et exécutif) est effectif et juste, c’est-à-dire plus démocratique dans le fond et pas seulement dans la forme !

Exigence devenue récurrente et contraignante dans les entretiens engagés avec les pays alliés avec le Royaume.

D’où la kyrielle de réformes annoncées, touchant presque toutes les structures de l’Etat, et n’épargnant que « la légitimité Monarchique » du Régime et « l’Imarat Al-Mouminine ».

A ce niveau des évènements, le Maroc semble prendre ses distances vis-à-vis des révolutions arabes qui essaiment un peu partout autour de la Méditerranée. Et c’est peut-être là la première constatation qui s’impose à notre réflexion depuis cet emballement (bénéfique) du « printemps arabe » : Le Maroc constitue bien un « cas spécifique » dans le monde arabe !

  
 

J’ai déjà évoqué dans un post précédent ce qui détermine à mes yeux la spécificité du Régime Marocain. Donc je ne veux pas me répéter en m’étalant encore sur le sujet. Par contre, je considère, dans le prolongement de cette « spécificité », que notre Régime est plus à même de « produire » des Réformes (inédites dans le monde Arabe) que des Révolutions! Et pour cause :

 Le Discours royal a créé un climat d’apaisement et de confiance, propice aux débats les plus féconds pour doter le pays d’institutions dignes des aspirations du citoyen marocain, telles que exprimées dans les manifestations déroulées un peu partout dans le pays.

 C'est le fond même du discours Royal, qui exhorte tous les Marocains (politiques, syndicats, intellectuels, ONG, étudiants, professions libérales etc…) à participer à ces mêmes débats, dont l’objet principal est de proposer les Réformes que les citoyens (de tout bord) jugeraient nécessaires à l’aboutissement démocratique de nos institutions. Quel bel exemple de patriotisme et de sérénité de la part d'un Monarque!

 A-t-on vu un seul Chef d’Etat Arabe (dans les pays actuellement en ébullition pour réclamer des réformes démocratiques) agir de la sorte ?!

 C’est-à-dire proposer de vastes réformes au pays, et demander aux citoyens d’apporter leurs concours (en suggestions et méthodologie) pour la mise en œuvre de ces réformes, ou mieux encore, les modifier, les améliorer ou en formuler d’autres ?!

Évidemment non !

Aucun chef d’Etat Arabe n’a la même légitimité dont jouit Mohammed VI pour pouvoir agir sur les événements, dans la sérénité, en prenant le risque d’associer les opinions vives de la Nation à l’élaboration de ce qui va devenir les nouvelles lois fondamentales de nos institutions, dans le Maroc Moderne que nous aimons! En tout cas, c’est le sens à mon avis de son appel à la nation (discours du 9 Mars). Le Palais, par son offre, a fait la moitié du chemin vers la Démocratie ; à notre tour nous citoyens, d’emboiter le pas et d’accomplir l’autre moitié du chemin qui reste à faire ! En proposant de véritables Réformes, à la hauteur des espérances de nos concitoyens, et non des « courbettes » viles et lénifiantes au Régime ! La balle est dans notre camp ! Et si, par excès d'optimisme, ou par obstruction de la classe politique, "la montagne accouche d'une souri", alors on "rejoue la partie!". Tout simplement!

A ce propos, il semblerait que nos partis politiques, hypocrites et serviles ont mérité leur réputation : la rumeur dit que leurs propositions aux Réformes auraient été en dessous de la "barre élevée" placée par le Roi !: tous les partis représentés au Parlement (et à leur tête l'Istiqlal et l'USFP) auraient accouru au Palais pour supplier le Monarque de "modérer ses appétences" au changement!
Qui l'aurait cru!! C'est donc vrai que le Souverain est REFORMATEUR, et la classe politique OBSTRUCTRICE ! Quand bien même ce serait le cas, rien ne nous dit, à ce stade de réflexion, que la volonté Royale pour le Changement soit bien ancrée en lui! Ce que la suite des événements nous dira...

 Et par ailleurs, pourquoi le Maroc s’attribue-t-il ce privilège de spécificité?

D’abord, (faut-il le rappeler) le Régime marocain est une Monarchie dynastique qui tire sa légitimité sur plus que 4 siècles d’histoire.

Ensuite, parce que tous les Régimes Arabes actuels sont issus de Coups d’Etat (militaires ou civils), et leurs dirigeants (installés au pouvoir depuis des décennies) n’ont aucune légitimité populaire !

 Ils ont usurpé le Pouvoir (et les privilèges qui vont avec) et ne tolèrent aucune contestation d’aucune sorte (regardez les chaînes de TV, et appréciez les scènes de violences extrêmes qui agitent bon nombre des pays arabes, pour ne pas dire tous !)

Maintenant, pour que cette spécificité marocaine ait un sens et soit reconnue en tant que telle, que pouvons-nous proposer «à la main tendue du Palais» (puisqu’il réclame notre contribution aux débats) ?

A mon avis, il faut commencer par le commencement, et à ce titre trois domaines doivent bénéficier de notre attention toute particulière et prioritaire :

1. La Constitution et sa Réforme intégrale (faire table rase de l'ancienne).

2. Le code de justice, et sa refonte (certains de ses articles datent du Protectorat et portent encore ses stigmates !).

3. L’Education Nationale et sa réhabilitation dans l’opinion publique.

Trois commissions d’experts doivent se pencher sur ces dossiers le plus rapidement possible pour être en mesure de présenter des propositions adéquates à leur sujet d’ici fin Juin.

Mais auparavant, il faut pour le Souverain (puisque c’est encore son rôle) de mettre fin aux fonctions du Premier Ministre et de son Gouvernement, et désigner à leur place une équipe restreinte de technocrates, en mesure de gérer les dossiers courants jusqu’àux prochaines élections, ainsi que le déferlement de réformes qui va surgir après Juin, consécutif aux conclusions sur les débats organisés un peu partout dans le Royaume. Il appartiendra à cette équipe de fixer la date du Référendum sur la nouvelle Constitution du Royaume, et d’annoncer les réformes relatives aux nouvelles lois électorales...

Dans la foulé, la 2ème chambre (des conseillers) doit être dissoute (par décision Royale).

Toujours dans le but de donner un signal fort aux citoyens marocains, et pour annoncer qu’une nouvelle ère a bien commencé, le Roi doit dissoudre également le PAM, ainsi que tout parti ayant moins de 1000 adhérants permanents (le registre des partis déposé au Ministère de l’Intérieur faisant foi), et n’ayant pas une couverture nationale avérée (au moins dans les six grandes villes du Royaume). La pluralité c'est bon, la pléthore : non!

Les figures de proue du Makhzen marocain (Ali El Himma, Mounir El Majidi, et dans un autre registre Laânigri) doivent « rendre leur tablier » et disparaître de la scène.

 
Et enfin, pour clore cette série de mesures Royales symboliques, pourquoi ne pas soustraire l'Administration publique, l'économie marocaine, et les fédérations sportives de la "pieuvre" Fassi Fihri? Cette famille, aussi vénérable soit-elle, en essayant d'étendre sa toile sur tout l'espace Marocain, s'est rendue coupable de cupidité, et a dépossédé un certain nombre de cadres d'une chance à l'emploi! Et peut-être à une carrière! Il est inadmissible en plus qu'indécent qu'une seule famille puisse régner ostentatoirement sur de vastes pans de l'administration publique et de l'économie nationale, sans gêne et sans scrupules! Si cette main-mise sur " la toile" administrative de l'Etat était due au mérite exclusivement, il n'y aurait rien à dire. Mais nous savons tous que "le copinage" et "le parachutage" sont les piliers du système "makhzénien"! Alors mettons fin à ces pratiques et commençons par réduire l'influence (pour ne pas dire l'hégémonie) de cette famille sur notre Administration, et donnons leur chance à d'autres citoyens marocains dignes de confiance!

  



Par ces seules initiatives prises par Mohammed VI, (et sans préjuger déjà des résultats des débats en cours) l’opinion publique réalisera que le train de Réformes décidées (et élaborées grâce à la contribution efficiente des citoyens) aboutira au final à des résultats probants.

Et qu’il n’y a plus lieu de douter de la parfaite symbiose qui lie le peuple à la Monarchie…finalement en phase avec le peuple, comme il le souhaite !

Et d’ailleurs, ce mouvement de Réformes annoncées n'est pas une fin en soi: d'autres changements, voire même des améliorations dans le vécu quotidien des citoyens (trop longtemps attendus) pourraient voir le jour rapidement, parce que "l'air du temps" chargé d'optimisme y contribue!

La question est : sommes-nous prêts à sacrifier nos "petits privilèges" dérisoires face aux difficiles et nécessaires transformations dans nos vies quotidiennes, pour asseoir une véritable démocratie, qui profitera à tout le monde? En somme, une Démocratie Authentique, accompagné d'un Développement Economique (qui intègre toutes les Classes Sociales), et une Justice Citoyenne (qui, telle l'épée de Damoclès), s'applique avec rigueur selon les textes de loi...sans népotisme!

Et un système social égalitaire qui donne ses chances à tous sans discrimination, basé sur le seul critère de la méritocratie...

Certes, nous en sommes loin, mais le rêve est permis!